En aidant les autres, vous vous aidez

Les avantages de la régulation sociale des émotions.

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Considérez les sentiments positifs que vous avez éprouvés la dernière fois lorsque vous avez fait quelque chose de bien pour quelqu’un d’autre. C’était peut-être la satisfaction de faire une course pour votre voisin, ou le sentiment d’accomplissement de faire du bénévolat dans une organisation locale, ou la gratification de faire un don à une bonne cause. Ou peut-être était-ce la simple joie d’avoir aidé un ami. Cette “lueur chaleureuse” de pro-socialité est considérée comme l’un des moteurs du comportement généreux chez l’homme. L’une des raisons des sentiments positifs associés à aider les autres est que le fait d’être prosocial renforce notre sentiment d’appartenance envers les autres, nous aidant ainsi à satisfaire nos besoins psychologiques les plus fondamentaux.

La recherche a trouvé de nombreux exemples de la manière dont le bien, de façon importante ou modérée, non seulement se sent bien, mais nous fait aussi du bien. Par exemple, les avantages du bénévolat liés au bien-être et à la dépression ont été documentés à plusieurs reprises. Tout comme le sens du sens et du but qui accompagne souvent le comportement altruiste. Même en ce qui concerne l’argent, le dépenser pour d’autres prédit une augmentation du bonheur par rapport à la dépense que nous dépensons pour nous-mêmes. De plus, il existe maintenant des preuves neuronales issues d’études d’IRMf suggérant un lien entre la générosité et le bonheur dans le cerveau. Par exemple, donner de l’argent à des organisations caritatives active les mêmes régions (mésolimbiques) du cerveau qui répondent aux récompenses monétaires ou au sexe. En fait, la simple intention et l’engagement envers la générosité peuvent stimuler le changement neuronal et rendre les gens plus heureux.

Des recherches récentes suggèrent une autre manière dont notre bien-être peut bénéficier de la pratique du comportement prosocial: aider les autres à réguler leurs émotions nous aide à réguler nos propres émotions, à diminuer les symptômes de la dépression et finalement à améliorer notre bien-être émotionnel.

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Réguler les émotions des autres

Notre vie quotidienne offre de nombreuses opportunités pour réguler nos propres émotions. Lorsque nous sommes heureux, tristes, frustrés ou anxieux, nous trouvons des moyens de gérer nos sentiments pour répondre aux exigences de notre environnement. Parfois, cependant, lorsque le poids de nos émotions devient trop important, nous nous tournons vers les autres pour obtenir du soutien. La régulation sociale des émotions est une composante clé de nos relations. Chaque fois que nous naviguons à travers des crises de colère, aidons un ami lors d’une rupture ou que nous nous appuyons sur nos partenaires pour nous consoler après une journée difficile, nous nous engageons souvent dans la régulation sociale des émotions. Que nous fournissions le soutien émotionnel ou ceux qui le recherchent, les deux façons les plus courantes d’aider les autres à réguler leurs émotions sont l’ acceptation (montrer de l’empathie en validant leurs sentiments) et la réévaluation (aider les autres à réfléchir à leur situation). ). Une étude récente de l’Université de Columbia a révélé que lorsque nous aidons les autres à surmonter leurs situations stressantes, nous améliorons nos propres compétences en matière de régulation des émotions et, de ce fait, profitons à notre propre bien-être émotionnel.

L’étude

Sur une période de trois semaines, les participants ont eu accès à un environnement en ligne anonyme où ils pouvaient partager leurs histoires personnelles d’événements stressants. Ils pourraient également apporter un soutien émotionnel aux autres participants en répondant à leurs entrées avec des messages courts et empathiques. Les participants se sont aidés mutuellement en identifiant les distorsions potentielles dans la réflexion, en suggérant des stratégies de réévaluation ou en fournissant des mots d’acceptation. Les réponses ont été évaluées en fonction de leur degré d’aide et les participants ont eu la possibilité d’exprimer leur gratitude pour les messages d’acceptation ou de réévaluation qu’ils ont reçus des autres.

Les résultats ont montré que le fait d’aider les autres à réguler leurs émotions prévoyait de meilleurs résultats émotionnels et cognitifs pour les participants qui donnaient de l’aide. De plus, comme les niveaux élevés d’attention autonome sont fréquents dans la dépression, plus les gens aident les autres, plus leur comportement prédit une réduction de leur propre dépression, grâce à la réévaluation dans leur vie quotidienne. Des analyses de suivi ont également montré que cette réévaluation de la vie des personnes affectait également leur humeur et leur bonheur subjectif. Fait intéressant, les messages utilisant un autre langage (p. Ex., Les pronoms tels que vous et vous ) ont été considérés comme plus utiles et ont suscité plus de gratitude de la part des participants. En fait, l’utilisation d’un autre langage ciblé aide non seulement les personnes dans le besoin, mais aussi celles qui aident. Cette constatation suggère que lorsque l’on apporte un soutien émotionnel aux autres, essayer de prendre pleinement en compte leur point de vue peut accroître la réévaluation et améliorer les résultats psychologiques pour ceux qui fournissent le soutien.

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La prochaine fois que vous vous retrouvez à aider quelqu’un à réguler ses émotions, réfléchissez à la manière dont vos efforts peuvent vous donner l’occasion de pratiquer pour de futures situations à distance et, par conséquent, d’améliorer votre bien-être émotionnel. Ainsi, en ce qui concerne les avantages de la régulation des émotions sociales, les mots de saint François d’Assise sont particulièrement poignants: c’est dans les dons que nous recevons.

Les références

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