Les thérapeutes devraient-ils se déclarer eux-mêmes?

Se révéler ou ne pas s'auto-divulguer? C'est la question controversée. La position sur l'auto-révélation des thérapeutes varie considérablement en fonction de l'orientation théorique; les psychanalystes de formation classique évitent souvent la révélation de soi personnelle pour essayer d'être une «page blanche», alors qu'il n'est pas rare que les conseillers travaillant dans le domaine de la toxicomanie partagent leur propre statut de rétablissement avec leurs patients. Certains pensent que l'auto-révélation du thérapeute détourne l'attention du traitement du patient; d'autres croient que l'auto-révélation du thérapeute pourrait aider à démystifier l'alliance thérapeutique, la divulgation du modèle pour le patient, normaliser son expérience et remettre en question les croyances négatives que le patient pourrait avoir à propos de son impact sur les autres. Il y a peu de recherches examinant si l'auto-révélation du thérapeute de différents types peut avoir un impact positif sur la non-révélation et la honte chez les patients ayant des problèmes d'alimentation.

Simonds et Spokes (2017) ont mené une étude pour modéliser les relations entre les différents types d'auto-révélation du thérapeute, l'alliance thérapeutique, l'auto-révélation du patient, la honte et la gravité des problèmes d'alimentation. Ils ont examiné deux types d'auto-révélations thérapeutiques – divulgations personnelles (c.-à-d. Les propres valeurs du thérapeute, sexualité, expériences personnelles, etc.) ou immédiates (informations basées sur l'échange thérapeutique comme contre-transfert ou erreurs commises par le thérapeute). Ils ont émis l'hypothèse que l'utilité perçue de la révélation du thérapeute améliorerait la relation thérapeutique, ce qui favoriserait la révélation du patient, ce qui réduirait la honte, ce qui serait associé à une amélioration des symptômes du trouble de l'alimentation.

Les chercheurs ont examiné 120 participants recrutés en ligne à partir d'une base de données de charité britannique sur les troubles de l'alimentation. Les participants avaient au moins 16 ans et avaient reçu au moins 2 séances de psychothérapie (sans compter les séances d'évaluation) pour les problèmes d'alimentation. Ils n'étaient pas tenus d'avoir un diagnostic de trouble de l'alimentation actuel ou antérieur. Les participants ont été évalués sur des mesures de non-divulgation du patient (le patient ne partageant pas l'information avec le thérapeute), la honte, l'alliance thérapeutique, la révélation du thérapeute et les problèmes d'alimentation.

Les résultats de l'étude indiquent que le type le plus commun d'auto-révélation par le thérapeute était les sentiments positifs envers le patient (rapportés par 84% des participants) et le moins commun était la sexualité (seulement rapporté par 14% des participants). La plupart des auto-révélations des thérapeutes ont été évaluées entre neutre et utile. Les chercheurs n'ont pas trouvé de différences entre les auto-révélations personnelles des thérapeutes et les révélations d'intimité. Pour les deux types d'auto-révélation du thérapeute, les résultats ont indiqué que plus l'utilité perçue de l'auto-révélation du thérapeute est grande, plus l'alliance thérapeutique est forte; plus l'alliance thérapeutique est forte, plus la révélation du patient est grande; plus la révélation du patient est grande, plus la honte est basse; et plus la honte est basse, plus les problèmes d'alimentation sont bas. Il n'y avait aucune preuve que l'utilité des divulgations thérapeutiques (personnelles ou immédiates) était liée à des problèmes d'alimentation indépendamment de l'alliance thérapeutique, de l'auto-révélation du patient ou de la honte. La raison la plus fréquente de non-divulgation du patient était la conscience de soi (p. Ex., Honte, culpabilité ou crainte d'un jugement négatif). Les qualités thérapeutiques et l'intervention thérapeutique s'appliquaient à la non-divulgation du patient mais jouaient un rôle moins important.

Cette étude suggère que l'auto-révélation du thérapeute – si elle est perçue comme utile – pourrait avoir un effet indirect potentiellement bénéfique sur les problèmes d'alimentation, à travers l'impact sur l'alliance thérapeutique, la révélation du patient et la honte. Le fait que le patient ait trouvé utile ou non l'auto-révélation du thérapeute a été une conclusion clé dans cette étude; C'était une aide perçue qui influençait la relation entre l'auto-révélation du thérapeute et les problèmes d'alimentation, plus que le contenu de la divulgation. Des recherches antérieures ont suggéré que la divulgation d'informations personnelles par un thérapeute pourrait être considérée comme inappropriée (et, à son tour, probablement pas perçue comme utile). Ma prise? L'auto-révélation devrait être bien pensée dans le contexte de chaque relation thérapeute-patient unique. Si vous êtes thérapeute et que vous envisagez une révélation de soi, pensez à vous demander: dans quel but suis-je auto-révélateur? Cette révélation de soi facilitera-t-elle le traitement du patient? Est-il probable que le patient percevra cette divulgation comme utile par rapport à inappropriée?

Quelle a été votre expérience avec la révélation du thérapeute? Utile? Nocif? S'il vous plaît partagez vos pensées dans la section des commentaires ci-dessous.