L’intestin, le cerveau et le microbiome, oh mon dieu! Aperçus sur les TSA

Nouvelles recherches sur le système immunitaire, les bactéries intestinales et leur importance pour les TSA.

Ann Marie Martin était mon co-auteur pour ce post. Ann Marie est doctorante à UC Riverside dans le cadre du programme d’éducation spécialisée.

Une nouvelle étude parue dans le Journal of Immunology (publiée le 2 juillet 2018) fournit des informations importantes sur la relation entre l’intestin, le système immunitaire et le cerveau en développement. Cette étude a attiré l’attention des médias, notamment IFL Science et Science Daily. Bien que l’article utilise des modèles de souris (dont nous avons discuté comme n’étant pas les modèles les plus précis de TSA), je voulais discuter des points de vue et des conclusions de l’article dans ce post.

Premièrement: qu’est-ce que les auteurs ont fait et qu’est-ce que cela nous dit sur l’autisme?

Pour comprendre ce que les auteurs ont fait, il faut d’abord connaître leurs hypothèses. Les auteurs ont émis l’hypothèse que chez les souris, les comportements similaires à ceux des TSA pourraient être déclenchés par une réponse immunitaire à une molécule appelée interleukine-17a (IL-17a), produite par le système immunitaire. L’IL-17a n’est pas une molécule nouvellement découverte – elle a été associée à la polyarthrite rhumatoïde, à la sclérose en plaques et au psoriasis.

Pour tester leur hypothèse, les auteurs ont utilisé des souris provenant de deux laboratoires distincts, appelés Jax et Tac. Les souris Tac avaient une microflore dans leur intestin, ce qui les rendait sujettes à une réponse inflammatoire à l’IL-17a. Les souris Jax n’avaient pas cette microflore spécifique dans leur intestin.

Ann-Marie Martin

Source: Ann-Marie Martin

Premièrement, les deux groupes de souris ont été exposés à un virus conçu pour produire une réponse immunitaire (et donc une IL-17a). Les chercheurs ont constaté que les souris Tac, qui avaient des bactéries intestinales prédisposées à une réaction inflammatoire, avaient des bébés (appelés petits) qui développaient des comportements similaires (p. Ex. Moins d’intérêt social, comportements répétitifs de creusage et d’enterrement). Les souris Jax, sans les bactéries intestinales, avaient des ratons qui ne présentaient pas de comportements semblables à ceux de la TSA. Ce premier résultat est intéressant car il suggère une interaction importante entre le microbiome (intestin) et la réponse immunitaire chez la mère, qui affecte le développement neural des bébés. Dans ces modèles murins, cette relation semble conférer un risque spécifique au chiot qui développe des comportements similaires à ceux des TSA.

Ann-Marie Martin

Source: Ann-Marie Martin

Les chercheurs ont ensuite cherché à savoir si la réponse immunitaire était une composante nécessaire de la progéniture de souris développant des comportements similaires à ceux des TSA. Les chercheurs ont bloqué artificiellement la molécule d’IL-17a (ce qui empêcherait la réponse inflammatoire). Lorsque l’IL-17a était bloquée, les chiots des souris Tac étaient nés sans comportement similaire à celui de l’ASD. Cette découverte suggère que lorsque la réponse du système immunitaire était bloquée, le microbiome de la mère ne conférait pas de risque spécifique de TSA dans ce modèle. Cela fournit une preuve supplémentaire que la relation entre la réponse intestinale et la réponse immunitaire est importante pour le développement de comportements similaires à ceux des TSA chez la souris.

Ann-Marie Martin

Source: Ann-Marie Martin

Enfin, les auteurs ont cherché à déterminer si le risque de comportements similaires à ceux des TSA chez la progéniture pouvait être induit en exposant les souris sans la flore intestinale (Jax) à la flore intestinale des souris qui en étaient atteintes (Tac). L’idée ici était de voir si l’exposition à la flore intestinale serait suffisante pour déclencher la réponse à l’IL-17a chez des souris qui n’en avaient pas auparavant. Les auteurs ont constaté qu’après avoir été exposés à la flore intestinale, les souris Jax, qui à l’origine n’avaient pas de progéniture avec des comportements similaires à ceux des TSA, ont commencé à avoir une progéniture présentant des comportements similaires à ceux des TSA. Ceci est extrêmement intéressant car cela suggère que même si ces souris n’ont pas naturellement la flore intestinale, ce qui les expose au risque de réponse inflammatoire, l’exposition à la flore intestinale provoque la réponse inflammatoire (et la descendance avec des comportements similaires).

Cela dit, qu’est-ce que cela nous dit sur l’autisme et quelles sont les implications pour les humains?

Tout d’abord, je pense qu’il est important de se rappeler que ces études sont préliminaires et ne peuvent certainement pas être considérées comme une preuve directe que ces mêmes procédures peuvent être utilisées chez l’homme. Cependant, ces études constituent un aperçu fascinant de la relation complexe entre notre système immunitaire, le microbiome (intestin) et le développement de troubles du développement. Ces types d’études ont un énorme potentiel pour mieux comprendre quelles circonstances peuvent entraîner un risque élevé de TSA, et de même ce qui pourrait réduire les risques (par exemple, chez ces souris, la flore intestinale spécifique et l’exposition à un virus pendant la grossesse déclenchent une La réponse immunitaire qui a causé des comportements semblables à ceux des TSA chez la progéniture, l’un ou l’autre en isolement, n’a pas entraîné de comportements semblables à ceux des TSA chez les enfants. Le TSA est un trouble neurodéveloppemental complexe dont les causes sont presque certainement multiples. Comprendre l’un de ces facteurs sera essentiel pour aider les familles à comprendre les facteurs de risque et de protection et, finalement, à comprendre les facteurs qui contribuent aux symptômes de TSA.

Les références

À la fine pointe: rôles critiques pour la régulation médiée par le microbiote du système immunitaire dans un modèle prénatal d’activation immunitaire de l’autisme. Catherine R. Lammert, Elizabeth L. Frost, Ashley C. Bolte, Matt J. Paysour, Mariah E. Shaw, Calli E. Bellinger, Thaddeus K. Weigel, Eli R. Zunder et John R. Lukens. J Immunol 2 juillet 2018, ji1701755; DOI: https://doi.org/10.4049/jimmunol.1701755