La stigmatisation sociale peut-elle se retourner contre vous?

De nouvelles recherches expliquent pourquoi il est difficile de se débarrasser des biais.

Nous avons tous des biais différents et ils influencent notre comportement d’une manière allant de la plus simple à l’irrationnel à la discriminatoire. Comme nous comprenons mieux la manière dont les biais nous affectent, il est naturel de demander ce qui peut être fait pour minimiser ou éliminer leur influence. Cela est particulièrement vrai dans les cas où ils entraînent des effets socialement indésirables. Mais les réponses peuvent être surprenantes.

Il semble raisonnable de dire que la chose à faire face à un parti pris socialement indésirable est de l’appeler. Mais des recherches récentes suggèrent que cela risque de se retourner dans de nombreux cas. Lorsqu’il s’agit d’un parti pris qui est lui-même “socialement sensible” ou présenté dans un “contexte socialement sensible”, appeler quelqu’un pour l’exposer est susceptible de le faire réaffirmer et de le rationaliser. Il est probable que ce biais renforce encore le parti pris et ne supprime pas son influence. Ils appellent cela «l’effet boomerang». Et cela peut aider à expliquer pourquoi les biais peuvent être si difficiles à éliminer.

Ma_Co2013/Flickr

Source: Ma_Co2013 / Flickr

Dans le cas d’un biais “neutre”, tel que l’effet Halo, où les jugements sur les attributs physiques des candidats politiques influencent les jugements sur leurs traits de personnalité, les chercheurs ont constaté que l’information des sujets Mais dans deux autres cas, ils ont constaté que la sensibilisation au biais le renforçait effectivement. Un cas impliquait un parti pris «socialement sensible» dans un «contexte socialement sensible». Les chercheurs ont informé les sujets du puissant parti pris des femmes, où la confiance et l’affirmation des femmes sont moins bien accueillies que chez les hommes. ratios de genre disparates. Les hommes informés de ce biais étaient plus susceptibles de préférer le parti dominé par les hommes que les hommes non informés de ce biais. L’implication semble être que les sujets masculins ont réagi à l’accusation qu’ils étaient chauvins en faisant preuve d’un plus grand chauvinisme. Des résultats similaires ont été trouvés dans une troisième étude sur les réactions à la prise de conscience d’un biais “neutre” dans un “contexte socialement sensible”. Les hommes ont été sensibilisés à la possibilité de juger des candidats qui sont plus susceptibles d’être influencées par divers biais, étaient plus susceptibles de préférer un homme à une femme (mieux qualifiée) que les hommes qui n’étaient pas informés de la possibilité que leurs décisions soient influencées par un parti pris. En d’autres termes, les hommes auxquels on donnait des informations pouvant suggérer qu’ils étaient chauvins présentaient un plus grand chauvinisme.

Les chercheurs fournissent le résumé suivant de leurs conclusions:

Il semble que dans des situations où le préjugé psychologique peut avoir des répercussions négatives sur la marque, telles que le racisme ou le chauvinisme, les gens ont appris que les préjugés psychologiques pouvaient être inversés. En outre, il est évident que si le contexte est socialement sensible, il est possible que la prise de conscience des préjugés psychologiques se produise même lorsque le préjugé est de nature neutre.

Cela devrait faire réfléchir chacun d’entre nous pour la justice.

En particulier, cela complique ce que nous devrions considérer comme le rôle de la stigmatisation sociale dans la lutte pour un monde meilleur. Comme je l’ai écrit précédemment, les recherches suggèrent que l’attente que d’autres désapprouvent peut aider à empêcher les gens d’agir selon leurs désirs d’accomplir des actes socialement indésirables, et lorsque l’attente de désapprobation est réduite, cela inhibe d’agir sur ces désirs. Mais la présente étude suggère que, même si la stigmatisation sociale peut avoir pour effet de mettre en place des comportements indésirables, elle peut également servir à renforcer les tendances sous-jacentes pouvant conduire à de tels comportements. Il semble que, dans la mesure où un comportement indésirable découle d’un parti pris, ceux qui souhaitent le contrer peuvent être pris dans une impasse. Ne pas exprimer sa désapprobation peut encourager plus de mauvais comportements. (Sans oublier le fait que rester silencieux nécessiterait souvent de sacrifier l’intégrité ou le respect de soi). Mais exprimer sa désapprobation ne peut que renforcer les préjugés sous-jacents.

On ne sait pas quoi faire de ces ensembles de résultats. Ils semblent suggérer un Catch-22, mais ce n’est pas évident. D’une part, la recherche sur les effets inhibiteurs de la stigmatisation sociale ne se concentre pas étroitement sur le biais, contrairement à la recherche sur l’effet boomerang. Il serait intéressant d’apprendre si les désirs des gens à désapprouver socialement les actes sont soumis à l’effet boomerang dans la manière dont leurs partis pris semblent être. De plus, ces découvertes portent sur des éléments psychologiques (désirs, biais) déjà présents chez les personnes. Mais la stigmatisation sociale peut aussi jouer un rôle dans l’inhibition de leur acquisition. La connaissance que d’autres désapprouveront peut-elle entraver l’acquisition des désirs d’effectuer certains actes ou l’acquisition de certains partis pris en premier lieu? Cela semble être une possibilité intéressante et qui offrirait un certain optimisme à ceux qui s’engagent à créer une société plus juste.