Comment ne pas présenter un conférencier

Quand j'assiste à une présentation, la première chose qui capte mon attention n'est pas le conférencier ou le matériel. C'est la personne qui présente le conférencier.

Après avoir prononcé quelques centaines de discours au cours de la dernière année, j'ai été frappé par la variété des façons dont différentes personnes présentent le même conférencier. Certaines présentations me dynamisent et semblent laisser l'audience excitée d'avoir de mes nouvelles. D'autres introductions rendent par inadvertance plus difficile la livraison d'un discours réussi.

D'après mon expérience, les meilleures introductions évitent trois erreurs:

1. Ne lisez pas la biographie de l'orateur. La plupart du temps, les introducteurs montent sur scène avec une biographie écrite, et procèdent à la lecture verbatim. C'est une erreur pour plusieurs raisons. D'abord, c'est ennuyeux. Les biographies sont généralement écrites pour informer, pas fasciner. Deuxièmement, une biographie typique est beaucoup trop longue pour retenir l'attention du public. Le but est de piquer la curiosité du public, pas de couvrir toute la vie de l'orateur.

Troisièmement, même si les introducteurs sont armés d'un bio court et percutant, ils trébuchent généralement en essayant de lire les mots. Cela m'arrive souvent quand j'essaie de lire des remarques préliminaires, me laissant perplexe: pourquoi puis-je faire un discours de 45 minutes de mémoire sans manquer un battement, mais trébucher en lisant quelques mots qui sont devant moi? (Une explication vient de la recherche classique du psychologue Robert Zajonc: la présence d'un public améliore la performance pour des tâches bien apprises, mais entrave la performance quand nous sommes novices. Nous sommes habitués à lire silencieusement, pas à voix haute devant de grands groupes. et l'excitation interfère avec un traitement fluide.)

Au lieu de lire une biographie, je l'aime quand les introducteurs mettent en évidence un grand total de trois ou quatre informations intéressantes sur le conférencier. Voici l'une des meilleures intros que j'ai jamais reçu: "Adam Grant est un professeur de Wharton qui a conseillé des dirigeants allant de Google à Goldman Sachs à l'US Air Force. Il est l'auteur de Give and Take, et il se comportait comme un magicien. "

2. Ne donnez pas le contenu de l'orateur. À plusieurs occasions, lors de l'introduction, j'ai regardé les présentateurs devenir blancs comme un drap. L'introducteur vole le tonnerre du discours en donnant une ligne de punch, une surprise ou une citation mémorable. Cela m'est arrivé plusieurs fois récemment. Un de mes discours les plus demandés introduit trois styles d'interaction: donneurs (utiles), preneurs (égoïstes), et allumeurs (justes). Je sondage le public: quel groupe a le moins de succès et lequel a le plus de succès?

Ensuite, je révèle une conclusion inattendue d'une décennie de recherche dans plusieurs industries. Les donneurs sont plus susceptibles de finir en dernier … mais ils sont aussi plus susceptibles de finir en premier. Il était décevant quand le PDG d'une entreprise Fortune 500 m'a présenté en annonçant que je parlerais de la façon dont les bons joueurs finiraient en premier.

Au revoir, élément de surprise! Bonne nuit, interaction avec le public. Bonjour, pivot!

Ma règle ici est claire: les introducteurs doivent éviter complètement le contenu. C'est bien d'expliquer la pertinence de la conversation à l'auditoire. Dites-nous simplement le but de la présentation, ou le sujet du discours, sans divulguer le message ou la conclusion. Vous pouvez également créer un écart de curiosité, comme décrit par Chip et Dan Heath dans Made to Stick. Posez une question à laquelle le conférencier pourrait répondre, et le public sera intrigué pour en savoir plus. Pour mon discours, cela fonctionne bien quand les introducteurs disent simplement: «Le conférencier d'aujourd'hui remettra en question nos hypothèses sur ce qui motive le succès» ou «Adam demandera:« Donne-t-on le secret pour aller de l'avant?

3. Ne faites pas paraître le haut-parleur surhumain. Je suis ravi de partager cette idée avec vous, car le prochain paragraphe sera l'argument le plus profond que vous lirez cette semaine.

Beaucoup d'introducteurs cire poétique dans les superlatifs sur le haut-parleur. C'est une bonne idée de principe: des preuves abondantes montrent que, que le locuteur soit un enseignant ou un leader, des attentes élevées peuvent alimenter des prophéties auto-réalisatrices. Lorsque l'introducteur insiste sur ce qui impressionne le conférencier, les membres du public sont plus susceptibles de sourire au bord de leur siège. Cela peut améliorer la confiance du locuteur et réduire le doute de soi, puis un cycle vertueux s'ensuit. Le public est plus enclin à partager ses idées et à rire de ses blagues, ce qui renforce la confiance du locuteur et sa capacité à capter l'attention. Si quelque chose ne va pas, le public sera plus indulgent.

Pourtant, une configuration exagérée peut mener à ce que les chercheurs en sciences sociales appellent une prophétie auto-négatrice ou auto-infirmante. En un mot, si les attentes du public sont trop élevées, il y a un plus grand risque de décalage entre l'anticipation et la réalité. Si l'introduction est trop rougeoyante – comme ma phrase d'ouverture de la langue dans la joue ci-dessus – le locuteur aura du mal à y vivre. Pour paraphraser l'un de mes mentors, Jane Dutton:

C'est mieux si l'introducteur sous-promet, et l'orateur sur-livre, que vice-versa.