Hommage à Robbe-Grillet

Je vois par les journaux qu'Allan Robbe-Grillet est mort. La juxtaposition peut sembler étrange, mais son écriture a exercé une énorme influence sur le mien. Juste après mes années de collège, j'ai lu Robbe-Grillet avidement. Dans Pour un nouveau roman, il discute de la volonté humaine de créer du sens à travers la métaphore et l'impératif moral compensateur de voir notre environnement avec un œil neutre. Quelque part, il dit que dans la fiction canonique, le sort de l'environnement fait écho au destin de la personne – comme le protagoniste corrompu, la grande demeure pourrit de ses fondations et s'effondre sur le sol. Dans le nouveau roman, dit-il, le lecteur qui tourne les pages pour chercher de telles analogies se retrouvera à la fin du livre sans un mot lu. Robbe-Grillet s'est spécialisé dans la représentation de l'objet non fiable. Son principe était construire en détruisant, créant un sens plus vrai à travers des attentes sous-estimées. J'ai utilisé ses idées ouvertement et directement dans mon roman, Spectacular Happiness. Mais il me semble que sa philosophie imprègne mon travail – que j'ai été engagé dans un processus de lutte pour discerner quand le sens est présent et quand il est frustré.

Note additionnelle, le dimanche 24 février: Une appréciation de Robbe-Grillet par Rachel Donadio, incluant certaines de mes réflexions ultérieures sur sa contribution, apparaît sous la rubrique «Idées et tendances» de la revue «Week In Review» du New York Times d'aujourd'hui.