La marijuana contient de nombreux composés à base de cannabinoïdes, y compris le delta-9 tétrahydrocannabinol (THC) et le cannabidiol (CBD). Des publicités récentes sur Internet affirment que «le CBD peut guérir l'arthrite, la sclérose en plaques, la douleur chronique, la schizophrénie et [plus récemment] l'épilepsie.» Une partie de la marijuana est devenue beaucoup plus populaire que la soixantaine d'autres molécules biologiquement actives qui ont été isolées de cette plante. Le cannabidiol est le principal cannabinoïde non psychotrope présent dans la plante Cannabis sativa. Le CBD et le THC sont capables d'interagir avec la variété complexe de protéines réceptrices qui existent dans le cerveau humain. Cependant, ils ne le font pas avec le même degré d'efficacité. À ce jour, toutes les preuves positives soutenant l'utilisation de la marijuana médicale chez les humains proviennent d'études sur l'ensemble de la plante ou d'études expérimentales sur le THC. Une étude récente publiée dans le Journal of Neuroscience (4 mai 2016, 36 (18): 5160-5169) a montré que le CBD a une efficacité thérapeutique significative pour le traitement de la schizophrénie. Ces scientifiques ont également identifié où le CBD agit probablement dans le cerveau des schizophrènes, le noyau accumbens (le centre de plaisir primaire du cerveau), et comment il est capable de produire des effets semblables aux médicaments antipsychotiques standard.
Cette découverte contraste fortement avec les affirmations précédentes selon lesquelles la marijuana induit une psychose. Dans l'ensemble, les scientifiques d'aujourd'hui sont de plus en plus ouverts aux avantages de la marijuana et tentent d'apporter moins de partialité à leurs enquêtes. Une étude récente a demandé si l'utilisation de la marijuana était associée à un âge précoce d'apparition du premier épisode de schizophrénie. Les chercheurs ont conclu qu'il n'y avait pas de relation significative entre l'apparition de la maladie et l'utilisation de la marijuana qui ne pouvait pas être expliquée par d'autres variables démographiques et cliniques. Cela signifie, encore une fois, qu'il est important de prendre en compte toutes les autres variables qui contribuent au développement de la psychose.
Des études récentes ont également démontré que les récepteurs endogènes de la marijuana dans le cerveau d'une personne souffrant de schizophrénie répondent différemment de ceux dans le cerveau de quelqu'un sans prédisposition à cette maladie. Ce rapport récent documente maintenant qu'un composant sûr et non-psychoactif de la marijuana peut être capable de déclencher les mêmes voies de signalisation moléculaires associées aux effets des médicaments antipsychotiques classiques. Les preuves à l'appui de l'usage de la marijuana médicale continuent de devenir plus convaincantes.
© Gary L. Wenk, Ph.D. Auteur de «Your Brain on Food», 2e édition, 2015 (Oxford University Press); Discussion TED:
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