Explorer le lien entre santé et bonheur

La recherche examine si le fait de se sentir heureux améliore réellement votre santé.

S_Chatcharin/Adobe Stock

Source: S_Chatcharin / Adobe Stock

Il est de bon sens qu’il est difficile de se sentir heureux quand on est gravement malade. Mais le sentiment de bonheur aide-t-il à empêcher les personnes de tomber malades ou à mieux se rétablir plus vite?

Telle est la question posée par un nouveau domaine de recherche centré sur la relation entre bonheur et santé. Et c’est une question à laquelle il peut être difficile de répondre avec des données. Mais les chercheurs créent de meilleures mesures du bonheur et utilisent de nouvelles techniques statistiques qui permettent de déterminer si le bonheur fait réellement une différence en matière de santé.

Dans ces types d’études, le bonheur ne signifie pas seulement que l’éclat de joie d’un film qui fait du bien-être ou de votre équipe favorite gagne lorsque vous remportez une partie. Cela inclut également des sentiments de satisfaction plus généraux et un sens du sens et de la raison d’être de la vie.

Une nouvelle revue systématique publiée ce mois-ci dans la Revue annuelle de la santé publique examine l’ensemble des données probantes sur le bonheur et la santé pour répondre à la question suivante: le bonheur conduit-il vraiment à une meilleure santé?

L’auteur s’empresse de noter que lorsqu’on étudie le bonheur, il peut être difficile de contrôler la causalité inverse. (Le sujet est-il mécontent parce qu’il est malade ou malade parce qu’il est malheureux?) Et il est difficile d’éliminer toutes les autres variables qui influencent le bonheur et la santé. Par exemple, une personne au chômage peut se sentir malheureuse car elle a perdu son emploi et est plus susceptible de retarder un traitement médical car elle n’a plus d’assurance maladie, ce qui entraîne donc une maladie plus grave. Mais de bonnes études de recherche sont mises en place pour prendre en compte ces variables.

Voici ce que des études ont trouvé jusqu’à présent:

Premièrement, il existe des preuves évidentes démontrant un lien entre le bonheur et une diminution du risque de mortalité. Essentiellement, les personnes qui déclarent ressentir un plus grand sentiment de bien-être risquent moins de mourir par rapport à celles qui ne le font pas. Il est important de noter que cette analyse n’établit pas une relation de cause à effet, mais fournit néanmoins une preuve générale d’une connexion.

Ensuite, diverses études prospectives montrent que le bonheur est associé à une réduction du risque de maladies spécifiques telles que les accidents vasculaires cérébraux, le diabète, l’hypertension artérielle et l’arthrite. Il existe également des preuves que les personnes souffrant de graves problèmes de santé, y compris les lésions de la moelle épinière, les maladies coronariennes et l’insuffisance cardiaque, sont susceptibles de récupérer plus rapidement quand elles éprouvent un sentiment de bonheur.

Il n’y a pas encore de preuve solide d’une intervention de bonheur qui prévient la maladie ou améliore le temps de récupération de maladies spécifiques. Cependant, certaines données montrent que des interventions psychologiques positives aident à réduire les symptômes de la dépression. Et aussi certaines preuves que ces types d’interventions conduisent à des améliorations de la santé mentale et de la satisfaction à l’égard de la vie des personnes âgées.

Pour savoir ce que tout cela signifie, nous avons parlé à Anthony Ong, professeur de développement humain à l’Université Cornell, dont les travaux portent sur le lien entre la santé humaine et le vieillissement, l’émotion, la race, la classe sociale et les relations.

«Bien qu’il existe un soutien croissant pour une association entre le bonheur et la santé physique et mentale, une compréhension totale du phénomène est loin d’être complète», a déclaré Ong. «Des questions subsistent concernant les mécanismes sous-jacents. Des recherches supplémentaires sont également nécessaires pour clarifier à quel point le bonheur est important pour la santé, quand et pour qui. En bref, pour bien comprendre le bonheur et la santé, nous devrons aller au-delà de la simple question de savoir si le bonheur est bon pour la santé et envisager sérieusement de mesurer le bonheur dans son contexte. Le contexte peut inclure des facteurs individuels et environnementaux, des histoires personnelles et une culture. Le temps d’une telle enquête est proche.

Le message à retenir: Il faut sûrement faire plus de recherche. Mais il existe maintenant suffisamment de preuves pour démontrer que la santé est associée à ces sentiments plus larges de bonheur et de satisfaction face à la vie.