Source: Dean Alexander
Par Dean Alexander
Les réseaux de terreur familiale impliquent deux personnes ou plus du même clan qui soutiennent la menace ou l’utilisation du terrorisme. Le terrorisme entre kin est apparu sous divers points de vue, depuis les préceptes à motivation religieuse jusqu’à la libération nationale, et depuis les idéologies fondées sur la haine jusqu’à d’autres points de vue. Les structures familiales permettent des cas plus élevés de conversion à des croyances radicales compte tenu de l’imprimatur de la crédibilité et de la confiance qui s’attache au sein de la cellule familiale par opposition aux réseaux non affiliés.
Ce sous-ensemble de terroristes comprend toute une gamme de liens socio-économiques, raciaux, religieux, ethniques, d’origine nationale et d’affinité étrangère. Les terroristes alignés sur des groupes hiérarchiques et de réseaux et des cabales non affiliées sont également représentés dans cette forme de terrorisme. Les terroristes appartenant à la famille incluent les chefs de groupe, les cadres opérationnels et les partisans actifs et passifs. Ils utilisent des tactiques terroristes, notamment des attentats à la bombe et des coups de feu.
Parmi les attentats terroristes familiaux remarquables perpétrés aux États-Unis, on peut citer les attentats du marathon de Boston, les attaquants de San Bernardino et deux ensembles de frères qui ont joué le rôle de pirates de l’air le 9/11. De plus, trois cousins ont participé aux incidents du 11 septembre. En outre, des actions terroristes liées à la famille ont eu lieu à l’échelle mondiale. La cabale impliquée dans les attentats terroristes à la bombe de 2002 à Bali comprenait trois frères. Un quatrième frère a passé trois ans en prison pour des infractions terroristes sans rapport avec les attentats de Bali.
Plus récemment, les Français et les frères Brahim et Salah Abdeslam ont participé aux attentats de novembre 2015 à Paris. Parmi les autres exemples de terrorisme familial lié à l’étranger, citons la cabale terroriste jihadi d’août 2017 en Espagne, composée de plusieurs frères, de même que les liens familiaux terroristes dans l’attentat-suicide commis à Manchester en mai 2017 et inspiré par le djihad. En mai 2018, deux familles alignées avec le djihadiste ont été responsables d’une série d’attentats-suicides à Surabaya, en Indonésie, visant les églises et les forces de l’ordre.
Les réseaux familiaux offrent plus facilement une exposition à l’idéologie terroriste, au recrutement, au financement, à la formation et aux opportunités opérationnelles que ceux situés en dehors de la structure familiale. Depuis leur lieu privé, les membres de la famille diffusent la doctrine, la culture et les griefs à leurs proches. Ces voix de famille confiantes pourraient engendrer une cohésion et une volonté commune tout en suscitant l’hostilité face aux menaces extérieures. La famille visée peut être le gouvernement, l’industrie, des organisations à but non lucratif, des organisations non gouvernementales ou le public.
Néanmoins, le système de croyance, les valeurs, le pouvoir, le contrôle et les capacités basés dans une famille peuvent permettre aux membres participants d’effectuer des opérations terroristes réalisables. L’abandon de plans terroristes dans une cellule familiale est moins probable, car cela apporte honte et déshonneur au membre de la famille.
Les réseaux de terreur familiale sont importants. Les ménages font partie intégrante des réseaux sociaux traditionnels. Ce paradigme permet la radicalisation et le recrutement dans une atmosphère de confiance et de confidentialité. Même après la détection d’une cellule terroriste liée aux parents, les programmes de déadicalisation et de désengagement peuvent ne pas aboutir car les membres de la famille peuvent entraver la participation.
Les opinions contradictoires ou incompatibles ont du mal à percer le mur idéologique du réseau familial avec des points de vue extérieurs. Les liens de confiance qui naissent de l’amitié, des institutions religieuses et des écoles sont moins durables que les liens familiaux. Il est improbable que des parents abandonnent leurs activités terroristes lorsque l’extrémisme est apparu chez eux. Il est souvent interdit d’exprimer des inquiétudes quant à la participation au terrorisme dans une cellule terroriste familiale.
Le zèle et les compétences acquises dans un cadre familial sont amplifiés plus qu’autrement. Les membres du ménage peuvent enseigner les meilleures pratiques de l’extrémisme à d’autres. Ce radicalisme exploite les caractéristiques de confiance et de sécurité qui existent dans les ménages.
Les gens embrassent l’extrémisme même s’ils ne sont pas initiés à de telles idées chez eux. Pourtant, mes recherches sur plus de 100 affaires montrent que les liens de terreur familiale apparaissent dans le radicalisme de manière plus volontaire et plus complète que ceux sans parenté. En effet, les structures familiales ont une très grande influence sur la participation potentielle de terroristes.
Dean C. Alexander est professeur et directeur du programme de recherche sur la sécurité intérieure de la Western Illinois University et auteur du nouveau livre Family Terror Networks.