Au-delà de la résilience: favoriser les enfants anti-fragiles

Vouloir que nos enfants soient résilients est un objectif trop bas, ils doivent être plus nombreux.

Steve Baskin

Commencer une tyrolienne de 500 pieds

Source: Steve Baskin

Le travail le plus important pour chacun d’entre nous est d’élever nos enfants. Nous, les parents, profitons de cette occasion avec joie mais nous nous inquiétons aussi. Les parents se concentrent souvent sur deux questions:

  • «Quelle est la meilleure façon d’élever un être humain merveilleux?» Nous voulons préparer nos enfants à contribuer, contribuer, aider et réussir.
  • «Comment puis-je protéger mon enfant?» Nous voulons également protéger nos enfants contre les dangers et les dangers.

Ces deux objectifs sont critiques, mais je vois souvent les parents obsédés par la deuxième question d’une manière qui nuit à la première. Notre désir de protéger nos enfants du mal et du danger pousse souvent à la nécessité de les protéger du malaise ou de la déception. Ironiquement, nos efforts pour protéger nos enfants peuvent en réalité leur nuire. Pourquoi donc? Parce que les enfants sont «anti-fragiles».

Initialement inventé par Nassim Taleb, je suis devenu fasciné par le concept «anti-fragilité». Voici une explication simple:

  • Certaines choses sont fragiles , comme un verre de cristal. Si vous l’exposez au stress (laissez-le tomber), il se cassera.
  • D’autres choses sont résistantes , comme un gobelet en plastique. Si vous l’exposez au stress, il reste le même.
  • Mais un petit sous-ensemble de choses est anti-fragile . Lorsqu’ils sont exposés au stress, ils deviennent plus forts. En fait, ils ne peuvent pas fonctionner correctement à moins d’être stressés ou contestés. Notre système immunitaire en est un exemple: les enfants qui sont exposés aux germes dès le début ont un système immunitaire plus fort et plus robuste plus tard. Les os sont anti-fragiles. Les astronautes qui vont dans des situations de gravité zéro reviennent avec des os plus faibles et plus fragiles, car ils ont besoin du stress de la gravité pour rester forts.

Après avoir travaillé avec des enfants pendant près de trois décennies, je peux affirmer que les humains, en particulier les enfants, sont anti-fragiles. Ils réussissent mieux lorsqu’ils sont exposés à des défis, des déceptions et même à des bagarres ou des insultes occasionnelles. Permettez-moi de préciser que les enfants doivent être protégés des brimades et des dangers réels (ils ne doivent pas jouer avec les scies à chaîne). Mais nous ne les aidons pas en les protégeant de toute maladresse sociale ou de tout conflit.

Je me souviens d’avoir eu des bagarres avec mes meilleurs amis qui impliquaient souvent des cris, des insultes et même des poussées occasionnelles. Quand j’ai dit à ma mère, elle a répondu assez sagement: «Je suis désolée de l’entendre. Je suis sûr que vous êtes frustré et triste. Mais je sais que tu peux y arriver. Dites-moi comment vous vous en sortez.

Dans certains cas, j’ai réalisé que je devais m’excuser. D’autres fois, j’ai appris que je méritais des excuses et que je l’attendais. Le plus souvent, nous décidions qu’il valait mieux avoir quelqu’un avec qui jouer que de faire valoir un argument persistant, de sorte que nous parviendrions à un accommodement raisonnable.

Les compétences que j’ai acquises dans ces conflits à faibles enjeux m’ont bien servi à l’âge adulte. Mais si nous refusons ces défis aux enfants, nous ne laissons pas émerger leur anti-fragilité. En fait, ils pourraient même ne pas être résilients. Nos efforts pour les protéger peuvent les rendre fragiles.

Des recherches récentes (bien résumées par le Dr Jean Twenge) montrent que les enfants sont beaucoup plus anxieux, déprimés et enclins à s’automutiler qu’il y a 10 ans. Elle spécule que les médias sociaux sont le principal contributeur. Bien que je sois tout à fait d’accord pour dire que les médias sociaux peuvent être nocifs pour les enfants (en particulier les filles), ce n’est pas la seule cause. Certains styles parentaux semblent également jouer un rôle majeur. Lors de nos camps d’été, nous avons constaté une augmentation de la fragilité au cours de la dernière décennie, même chez les enfants qui n’ont pas encore de téléphone portable ou n’utilisent aucun média social.

En lisant au sujet de ces tendances et en faisant mes propres observations au camp, je suis particulièrement enthousiaste à l’idée d’être directrice de camp. Nous donnons aux jeunes la possibilité de faire face à des défis tout en ayant une supervision aimante. Les campeurs ont la possibilité de vivre avec un groupe d’autres enfants et d’acquérir de nouvelles compétences (telles que la résolution de conflits, la collaboration) dans un environnement dépourvu de technologie pour les distraire. Ils apprennent quelque chose de merveilleux. Ils peuvent non seulement survivre sans que leurs parents soient disponibles en permanence, mais ils peuvent également s’épanouir.

En tant que parents, nous devons trouver des moyens de donner à nos enfants la possibilité de renforcer leurs forces. Résister à l’attrait de la sur-parentalité prend du courage. Cela nécessite une volonté de demander à des parents moins informés de vous interroger. Cela nécessite de faire confiance à l’anti-fragilité de votre enfant. Et il faut la force de voir votre enfant se débattre et de résister à son sauvetage.

Mais je peux vous dire que cela en vaut la peine. Au camp, les enfants de ces types de parents luttent rarement. Ils font la transition au collège avec grâce et confiance.

Je conseille donc aux parents d’avoir le courage de se concentrer davantage sur la première question (comment puis-je élever un être humain merveilleux) plutôt que sur la deuxième (comment le garder en sécurité et à l’aise)

Références

Twenge, Jean (2017). Les smartphones ont-ils détruit une génération? L’Atlantique, édition de septembre 2017.