Anxiété contre peur

Quelle est la différence?

La peur et l’anxiété sont étroitement liées. Les deux contiennent l’idée d’un danger ou d’une possibilité de blessure. Ils nous rendent narcissiquement préoccupés par nous-mêmes.

En général, la peur est perçue comme une réaction à un danger spécifique et observable, tandis que l’anxiété est perçue comme une peur diffuse, une sorte de peur non focalisée, sans objet et tournée vers l’avenir (Barlow, 2002). Ainsi, la peur est une anxiété liée à une chose ou à une circonstance spécifique (Horwitiz, 2013). Par exemple, l’inquiétude de mourir est plus susceptible de prendre la forme d’une anxiété lancinante que d’une peur spécifique. L’anxiété désigne également des états émotionnels tels que le doute, l’ennui, les conflits mentaux, la déception et la pudeur.

Quelles sont les actions et les pensées caractéristiques de la peur? La peur oblige les gens à se mettre à l’abri (réaction au combat ou au vol). Nous devenons centrés sur nous-mêmes et en alerte maximale. Quand un individu se sent menacé, la peur stimule le métabolisme en prévision d’un besoin imminent de se défendre ou de fuir, les pupilles se dilatent et l’audition devient plus aiguë afin que la personne ou l’animal redouté puisse mieux évaluer la situation. Ce sang qui coule loin de la peau est ce qui fait paraître pâle une personne apeurée. La personne qui est pleine de peur peut devenir paralysée.

Si quelqu’un a peur de quelque chose, cette peur a tendance à se propager aux autres, qui à leur tour la propagent davantage. Cela peut se produire même s’il n’y avait initialement aucun fondement rationnel à la peur. Par exemple, considérons le cas d’une débandade où une foule de personnes commence collectivement à courir sans direction ni but précis. En conséquence, les victimes sont étouffées lorsqu’elles se précipitent dans un sentier étroit pour s’échapper.

La colère est souvent une excroissance de la peur (Nussbaum, 2018). Par exemple, considérons les émotions mélangées dans le divorce. Les réactions des maris sont souvent dominées par la colère. Un objectif thérapeutique dans ces situations est de les aider à reconnaître que certaines de leurs émotions négatives peuvent provenir de la tristesse, de sentiments blessés et de la peur.

En revanche, l’anxiété ne nécessite pas de stimulus déclencheur. C’est l’anticipation d’une menace qui est redoutée. L’anxiété peut donc conduire à une vigilance chronique vis-à-vis des menaces potentielles. Par exemple, une attaque de panique implique l’interaction du système de la peur avec un apprentissage inapproprié et inadapté (c’est-à-dire une fausse alerte). La panique est marquée par des sentiments soudains de crainte et de perte imminente, ainsi que par un certain nombre de sensations physiques inconfortables et pénibles telles que des battements de cœur, des difficultés à respirer, des tremblements, des tensions abdominales et musculaires, etc.

Cette nature ambiguë de l’anxiété rend difficile à surmonter. Si nous ne connaissons pas la source de notre anxiété, il est difficile de traiter le problème. Il est possible de s’inquiéter de choses qui ne nous toucheront presque jamais.

L’anxiété peut être une source de force. Un tempérament anxieux peut conduire à de meilleures performances. Rollo May (1953, p. 390) écrit: «Le problème de la gestion de l’anxiété est de réduire l’anxiété à un niveau normal, puis d’utiliser cette anxiété normale comme une stimulation pour accroître la conscience, la vigilance, le goût de vivre.” susceptible d’être plus orienté vers les objectifs, plus organisé et autodiscipliné (Stossel, 2013). Ils planifient efficacement les événements imprévus et les conséquences que d’autres peuvent ignorer. Ils prennent mieux soin de leur santé. En bref, l’anxiété est productive quand elle n’est pas excessive. En fait, l’objectif de la thérapie est de réduire l’anxiété, pas de l’éliminer.

L’anxiété est rarement pathologique, même intense, jusqu’à ce qu’elle devienne chronique et interfère de façon constante avec la performance et le plaisir de vivre. Lorsque l’anxiété est excessive et déconnectée de la réalité, elle ne fournit plus un signal de danger précis et fiable. Ainsi, vous pourriez être anxieux en pensant à un examen important, aller à un dîner où vous ne connaissez pas de gens, ou voyager dans un lieu inconnu. Ces pensées anxieuses sont motivées par la pensée «Et si?» (Par exemple, «Et si je ne fais pas toutes mes études?» Ou «Et si je ne connais personne»).

Références

Barlow, D. (2002). Anxiété et ses troubles: nature et traitement de l’anxiété et de la panique (2e éd.). New York: Guilford Press.

Horwitz, AV (2013). Anxiety: A Short History, Baltimore: Presse de l’Université Johns Hopkins.

May, R. (1953). L’homme se cherche. New York: Norton.

Nussbaum, MC (2018). La monarchie de la peur: un philosophe examine notre crise politique. New York: Simon et Schuster.

Stossel S. (2013). Mon âge d’anxiété. New York: Alfred A. Knopf