Comment la stigmatisation sociale réduit au silence les victimes de violence familiale

Pourquoi de nombreuses victimes de violence conjugale hésitent à signaler

De nombreuses victimes de violence domestique souffrent en silence. Endurant un schéma constant d’abus et d’humiliation à la maison, ils tentent courageusement de présenter un extérieur solide en public. Parfois, ils le retirent; Généralement, ils ne le font pas. Nous remarquons les signes. Qu’ils soient physiques ou émotionnels, les drapeaux rouges volent.

Dans de tels cas, certaines personnes se demandent pourquoi les victimes continuent à nier les abus, qui sont souvent manifestes pour ceux qui les entourent. La réponse concerne la manière dont les victimes de violences domestiques craignent d’être traitées.

Réticent à rapporter: Réduit au silence par la stigmatisation

De nombreuses victimes de violence conjugale restent sous le radar parce qu’elles ont honte d’avoir choisi de rester dans une relation abusive. À la fois culturellement et socialement, les victimes sont sensibles au jugement qu’elles craignent des autres, qu’elles soient victimes de violence physique, de violence psychologique ou les deux. Rapporter le comportement de l’agresseur impliquerait de révéler des détails embarrassants et humiliants qu’ils ne souhaiteraient jamais discuter, surtout s’ils subissent ce traitement depuis des années.

Les victimes avec enfants craignent d’être étiquetées comme «mauvais parent» pour rester avec un partenaire violent. Il est plus facile pour certaines victimes dans cette situation de rationaliser qu’elles vivent avec un mauvais conjoint, mais qu’elles sont de bons parents. Cet argument est rompu si des abus se produisent devant les enfants, ce qui pourrait créer un scénario de mise en danger des enfants – un crime distinct.

Logiquement, nous reconnaissons que nous ne pouvons pas comprendre subjectivement les raisons pour lesquelles une victime reste avec un partenaire abusif de notre point de vue extérieur. Pourtant, quand il s’agit d’évaluer les perceptions de la violence domestique, la recherche indique que les observateurs pourraient néanmoins dépendre non seulement des actes de l’agresseur mais aussi de la victime.

Juger injustement les victimes de violences domestiques

Yamawaki et al. (2012) ont mené une étude intitulée “Perceptions of Violence Domestic” pour examiner les attitudes envers les victimes et les agresseurs de violence conjugale. Ils ont constaté que les participants à l’étude attribuaient plus de reproches à une victime retournée à l’agresseur à qui ils n’avaient pas cette information.

Ils ont également constaté que les participants qui avaient des mythes sur la violence domestique attribuaient plus de blâme à la victime et que les hommes accusaient la victime et minimisaient l’incident plus que les femmes.

L’étude a également abordé certaines des raisons pour lesquelles les victimes restent dans des relations abusives. En ce qui concerne les raisons pour lesquelles les femmes ne partent pas, Yamawaki et al. citer des recherches antérieures indiquant diverses raisons, y compris une analyse coûts-avantages évaluant les avantages relationnels par rapport aux coûts de la séparation. Nous pourrions soutenir que les victimes masculines participent sans aucun doute au même type de test d’équilibre relationnel.

Les victimes restent également dans des relations abusives par peur de la façon dont elles seront traitées par les autres personnes qui en apprennent davantage. Cette peur découle de la manière dont les victimes sont souvent traitées différemment, à la fois personnellement et professionnellement, une fois que les détails de leur victimisation ont été révélés.

Service léger pour les victimes: biais de protection

Certaines victimes de violence conjugale ont finalement le courage de briser le silence et de dénoncer les abus, pour ensuite se retrouver traitées différemment à la suite de leur divulgation. Bien sûr, la famille, les amis, les voisins et les collègues sont tous soulagés que la victime se soit finalement manifestée. Même les partisans les plus bien intentionnés ont tendance à voir et à traiter la victime différemment.

Traiter la victime différemment, dans une tentative erronée d’être utile, peut avoir un impact particulièrement négatif sur le lieu de travail. Après avoir signalé les abus, une victime peut devoir s’absenter du travail pour des visites chez le médecin, des réunions avec les forces de l’ordre et les procureurs et des témoignages devant les tribunaux. Les employeurs professent régulièrement leur appui et leur compréhension de la nécessité de rater le travail dans de telles circonstances. Dans certains cas, cependant, ce soutien peut se traduire par un traitement disparate.

Certaines victimes de violence familiale retournent à leur travail pour constater que leur charge de travail est réduite, que leurs tâches sont devenues des «tâches légères» ou font face à d’autres modifications de leur emploi suite à la déclaration de leur victimisation. Certains employeurs pensent honnêtement qu’ils aident les victimes en réduisant leur charge de travail ou en modifiant leurs tâches pour leur donner le temps «de se rétablir».

Mis à part les bonnes intentions, pour de nombreuses victimes, le retour à un emploi compromis par la recherche du courage de signaler l’abus est une forme de nouvelle victimisation. Par conséquent, pour certaines victimes, même le risque de subir des conséquences professionnelles négatives est une raison pour ne pas se manifester. Cette réticence facilite la persistance des abus.

Encouragement et autonomisation

La formation continue et la sensibilisation de la communauté à la dynamique de la violence familiale peuvent réduire les perceptions de la stigmatisation qui font que de nombreuses victimes souffrent en silence. Encourager le signalement par le soutien et l’autonomisation, associé à l’assurance de la stabilité de l’emploi, aidera les victimes à sortir du cycle des abus et à s’engager sur la voie du relèvement.

Les références

[i] Niwako Yamawaki, Monica Ochoa-Shipp, Craig Pulsipher, Andrew Harlos, Scott Swindler, “Perceptions de la violence domestique: les effets des mythes de la violence domestique, la relation de la victime avec son agresseur et la décision de retourner chez son agresseur” de la violence interpersonnelle, volume 27, numéro 16, 3195 – 3212.