Construire une réserve cognitive

Jusqu'à présent, dans ce blog, nous avons relayé des informations factuelles sur la façon de diminuer vos chances de développer MCI, ou de passer de MCI à la démence. Les trois auteurs de ce blog ne sont pas seulement des consommateurs de cette information; nous y contribuons également à travers notre travail scientifique. Dans ce post, nous voulons partager une nouvelle étude passionnante que nous sommes sur le point de lancer, avec 17 autres chercheurs canadiens, appelés Engage .

Cette étude a été motivée par deux découvertes scientifiques intrigantes. La première constatation est que les personnes qui ont mené une vie plus stimulante sur le plan cognitif – par l'éducation formelle, les professions rémunérées complexes et / ou les passe-temps cognitivement engageants – ont un risque réduit de développer la démence. L'autre constatation frappante est que certaines personnes ont beaucoup de pathologies Alzheimer dans leur cerveau lorsqu'elles meurent, même si elles ne présentent aucun symptôme cognitif avant leur mort, ce qui est plus susceptible de se produire chez les personnes qui ont mené une vie cognitive stimulante. Ensemble, ces résultats suggèrent que l'engagement cognitif fournit une réserve cognitive qui retarde le début de la déficience cognitive, malgré le fait que la pathologie de la maladie d'Alzheimer peut s'accumuler dans le cerveau.

La question que nous posons dans Engage est la suivante: à travers des programmes qui stimulent l'engagement cognitif, pouvons-nous construire une réserve cognitive à un âge plus avancé? Engage combine l'apprentissage cognitif formel et les activités de loisirs qui stimulent la cognition, comme l'apprentissage de la musique, l'apprentissage d'une langue seconde, l'apprentissage de nouvelles choses dans un format «éducation tardive» ou les jeux vidéo facilitant les capacités cognitives telles que l'attention et la mémoire. Notre hypothèse est qu'il n'est jamais trop tard pour construire une réserve cognitive. Plus précisément, nous prévoyons que la combinaison de l'entraînement cognitif formel à une activité de loisir plus naturelle et attrayante entraînera des améliorations de la mémoire et de l'attention, du bien-être psychosocial et du fonctionnement du cerveau.

Glenda/Shutterstock
Source: Glenda / Shutterstock

Puisque l'étude est axée sur la prévention, nous recruterons des personnes qui croient avoir des difficultés cognitives, mais ces changements cognitifs ne se reflètent pas dans les résultats des tests. Nous avons choisi de cibler l'étude sur ce groupe, qui présente une déficience cognitive subjective par opposition à la déficience cognitive objective évidente chez les personnes atteintes de MCI, car il a été identifié comme un facteur de risque de développer une déficience cognitive. En aucun cas, tous les cas de déficience cognitive subjective ne conduisent à la démence, mais parfois les gens sont plus sensibles à de petits changements cognitifs trop subtils pour être détectés par des tests cognitifs formels.

Nous examinerons les effets à court terme et à long terme d' Engage , et nous identifierons les facteurs qui contribuent à de meilleurs résultats, tels que l'âge, le sexe ou l'origine génétique, afin d'aider les cliniciens à identifier les bonnes interventions pour les bonnes personnes .

L'étude se déroulera à Toronto, en anglais et à Montréal, en français. Pour en savoir plus sur Engage , nous vous invitons à visionner une courte vidéo et à lire un article récent intitulé «Comment la nonne a esquivé la partie du mystère de la démence qu'est la maladie d'Alzheimer» publié dans le Toronto Star.

Engage se déroulera de 2016 à 2018, et nous avons hâte de partager les moyens par lesquels les Canadiens peuvent construire leur réserve cognitive comme moyen de défense contre la démence. Si vous habitez dans la région de Toronto ou de Montréal et que vous souhaitez faire partie d' Engage , veuillez communiquer avec Aline Moussard au 416-785-2500, poste 6156, ou avec Céline Fouquet au 514-340-3540, poste 3633.

Engage est l'une des nombreuses études réalisées par le Consortium canadien sur la neurodégénérescence et le vieillissement (CCNA), une initiative du gouvernement du Canada, également soutenue par plusieurs organisations partenaires nationales, provinciales et industrielles.