Fumer de la marijuana pendant la grossesse est-il nocif?

Comme l'usage récréatif de la marijuana devient de plus en plus accepté (et légal), il est important d'être conscient des divers risques associés à ce médicament. Par exemple, la consommation de marijuana pendant la grossesse influence-t-elle l'enfant en développement?

Les fournisseurs de soins de santé devraient informer les femmes en âge de procréer des risques et des avantages de leurs médicaments en cas de grossesse. Certains médicaments peuvent présenter des risques pour le fœtus; Cependant, il peut y avoir des risques pour la mère et le fœtus si un médicament est arrêté. Par exemple, différents médicaments utilisés pour traiter le trouble bipolaire peuvent présenter des risques variés pour le fœtus en développement. Ces risques doivent être pris en compte dans le contexte des conséquences pour le fœtus et la femme enceinte devrait faire une rechute du trouble bipolaire. Ces décisions sont mieux prises après discussion avec un médecin connaissant les médicaments spécifiques et l'évolution spécifique de la maladie chez l'individu.

Comment évalue-t-on les risques et les avantages des drogues récréatives? Tout d'abord, quels sont les avantages? Beaucoup trouvent l'utilisation de la marijuana agréable, mais sinon les avantages sont discutables. Mais y a-t-il des risques pour le fœtus? Avant d'aborder cette question, il est important de revoir comment la marijuana influence le cerveau humain.

La marijuana stimule les récepteurs cannabinoïdes spécifiques qui sont abondants dans le cerveau. Ces récepteurs interagissent normalement avec deux neurotransmetteurs cannabinoïdes appelés anandamide et 2-arachidonylglycérol (2AG). Chez les adultes, ce système cannabinoïde endogène est impliqué dans plusieurs fonctions corporelles importantes, y compris la régulation de l'énergie, c'est-à-dire l'apport calorique. Il s'avère que le système cannabinoïde dans le cerveau est également très actif pendant le développement du fœtus.

Bien qu'il soit difficile d'étudier les effets de la marijuana pendant la grossesse, plusieurs études chez l'animal ont montré que l'exposition prénatale et périnatale au cannabis entraîne divers déficits chez la progéniture. Un article de GA Vargish et ses collègues de la revue Molecular Psychiatry examine l'influence de la marijuana sur le développement in utero des souris. Le système cannabinoïde endogène chez les souris est similaire à celui des fœtus humains.

Ces chercheurs ont étudié une partie du cerveau impliquée dans l'apprentissage et la mémoire, connue sous le nom d'hippocampe. Cette région a une structure très bien définie qui se prête à une étude anatomique et électrophysiologique détaillée.

Vargish et ses collègues ont découvert que l'injection de THC, l'ingrédient actif de la marijuana chez les souris gravides, entraînait des diminutions substantielles d'un type de cellule spécifique connu sous le nom d'interneurones. La perte de ces cellules était associée à des changements marqués dans le fonctionnement électrique des circuits neuronaux de l'hippocampe. Les changements structurels et fonctionnels étaient corrélés à une diminution du fonctionnement social lorsque les petits souris étaient plus âgés.

Ce document, ainsi que des recherches antérieures, suggère que l'utilisation de la marijuana pendant la grossesse est susceptible d'avoir des conséquences délétères sur le fœtus en développement. À mesure que cette question sera de plus en plus étudiée, une compréhension plus précise des dommages potentiels pour les enfants en développement sera clarifiée.

Bottom line: Si la marijuana est utilisée à des fins récréatives, il est préférable d'arrêter de l'utiliser pendant la grossesse. Il est également important de souligner que la marijuana n'est pas unique à cet égard. L'exposition à de nombreux autres médicaments, y compris l'alcool, la nicotine et certains agents thérapeutiques durant la grossesse, est associée à des problèmes de neurodéveloppement qui ont des conséquences comportementales et cognitives négatives bien documentées et de longue durée.

Cette colonne a été écrite par Eugene Rubin MD, PhD et Charles Zorumski MD.