Le paradoxe de l'apitoiement sur soi

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Source: Novikov Alex / Shutterstock

Les conversations de Mariela * tournent généralement autour de ses divers maux, douleurs, pertes et déceptions. Interrogée sur son avenir, elle prédit plus de malheur et de morosité. Elle ne semble jamais avoir quelque chose à célébrer; seulement des plaintes. Ses quelques amis restants admettent qu'elle est épuisante.

Ceux qui savent Mariela la voient comme se vautrer dans l'apitoiement sur soi. Ils la trouvent difficile à tolérer à fortes doses à cause de son attitude négative. Personne ne sympathise avec elle. elle semble avoir déjà assez de pitié pour elle-même.

Mais les apparences peuvent être trompeuses quand il s'agit d'apitoiement sur soi-même.

Mariela était la septième des neuf enfants d'une famille d'immigrants travailleuse. Ses parents étaient trop occupés pour se concentrer longtemps sur un enfant, et Mariela a vite compris que pour plaire aux autres, elle devait être heureuse et serviable. Elle nourrissait son besoin de se nourrir au plus profond de l'intérieur et tolérait être émotionnellement invisible.

Elle a adopté le sacrifice de soi comme sa principale façon d'être dans les relations. Dans ce mode, elle a élevé trois enfants en tant que mère au foyer. Elle a essayé d'être une bonne épouse pour son mari, mais ses besoins chroniques d'amour et de visibilité ont finalement déchiré le mariage. Pendant les longues années où elle plongeait ses sentiments dans les replis sombres de son âme, Mariela devenait de plus en plus lourde et lourde de ressentiment et de chagrin.

À l'insu de ceux qui la connaissent, Mariela n'a aucune pitié pour elle-même . Au lieu de cela, elle est très dure sur elle-même. Elle déteste sa propre compagnie. Elle tourne des pensées et des mots pour éviter de ressentir la douleur de son isolement émotionnel.

Les plaintes de Mariela sont une offre pour la pitié qu'elle ne pense pas qu'elle mérite.

Elle peut sembler pleine d'amour-propre, mais en réalité son tank est vide. Sa plainte est une tentative inconsciente de susciter chez les autres ce dont elle a désespérément besoin mais qu'elle ne pourra pas subvenir elle-même. Sa crainte secrète est qu'elle n'a pas d'importance, qu'elle devrait prendre ce qu'elle reçoit, et qu'elle ne devrait rien vouloir de plus pour elle-même.

Le manque apparent de pitié des autres confirme ses craintes, et ainsi elle est prise dans un cercle vicieux.

Parce que Mariela a besoin de sympathie mais ne veut pas se la donner, elle cherche la pitié des autres en leur présentant tous les tristes faits dont ils ont besoin pour se sentir désolés pour elle. Que ce retour de flamme est tragique, car elle n'a jamais la compassion dont elle a besoin pour guérir.

C'est le paradoxe de l'apitoiement sur soi: Ceux qui se sentent vraiment désolés pour eux-mêmes n'ont pas besoin d'en parler. Ainsi, ils ont tendance à ne pas paraître apitoyés sur eux-mêmes et sont plus susceptibles de recevoir la pitié des autres.

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Source: Jesadaphorn / DollarPhotoClub

Ceux qui ne se plaignent pas eux-mêmes, comme Mariela, sont moins susceptibles de recevoir la pitié des autres parce que leur besoin non satisfait crée des comportements rebutants qui repoussent, plutôt que d'attirer, la compassion.

La seule façon de sortir du cercle vicieux est pour Mariela (W) permettre dans ses vrais sentiments, et se montrer la pitié qu'elle aspire.

* pas son vrai nom