Sommes-nous dans un âge d’or de Brown-nezing?

La nouvelle sycophanie

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Le 20 décembre, le vice-président a flatté le président toutes les 12 secondes dans un délai de trois minutes. Sommes-nous entrés dans une nouvelle ère de flatterie? Quelle est la nouveauté ou l’unicité de la sycophanie aujourd’hui?

La flatterie implique généralement deux personnes acceptant la déception mutuelle. L’un permet, l’autre est nul. Souvent, ni l’un ni l’autre ne le considère comme tel. Les flatteurs améliorent et changent généralement la perception de la cible par rapport à elle-même et à ses circonstances, mais la sycophanie modifie également le flatteur et transforme finalement la perception de ceux qui l’observent.

La nouvelle sycophanie s’écarte de cette dynamique antérieure. Les flatteurs jouent à travers les médias pour une cible qui surveille à distance l’hommage. Au fur et à mesure que le jeu devient spectacle, les observateurs – ou dans le patois des nouveaux médias, les adeptes – deviennent plus importants. Là où les observateurs étaient traditionnellement des spectateurs, parfois amusés, parfois consternés, leur regard est désormais essentiel. Comme les observateurs «aiment» ces hommages, le circuit de la sycophanie devient moins linéaire. Il est moins clair qui est la cible.

La nouvelle sycophane était évidente lors de la première conférence de presse de Sean Spicer au cours de laquelle il a exagéré la taille de la foule inaugurale. Ce n’est pas le genre de conformité d’opinion si évidente sur les bandes de Watergate ou dans les emails d’Hilary Clinton – privé et en gros plan – cette flatterie se fait à la demande, à distance et pour le plus large public possible. Les médias ne sont pas simplement les moyens; c’est une partie cruciale de la boucle de la flatterie.

Beaucoup de politiciens ont été francs sur leur flatterie. Benjamin Disraeli s’en est réjoui, admettant que «tout le monde aime la flatterie et que, avec la royauté, il faut la poser à la truelle». La sycophanie dans la politique était souvent cachée par le passé Il y avait un large accord sur le fait que la flatterie était répréhensible. Les flatteurs de Nixon sont sortis dans les bandes Watergate.

La présidence de Trump a une notion différente de la flatterie, celle qui exploite les médias pour intensifier sa force. La flatterie est maintenant publique et les flatteurs ne sont plus gênés par leur abaissement. Les gens semblent désireux de se produire au bon moment, et ceux qui regardent sont positionnés en tant que juges. Nous apprécions le métier de flatteur, comme lorsque Anthony Scaramucci, le successeur de Sean Spicer, a fait sa profession à la télévision peu après avoir été nommé “J’aime le président” pas moins de cinq fois. La flatterie elle-même est sans imagination et sans formule. Mais l’utilisation de divers médias montre l’ingéniosité.

Mais il ne faut pas oublier les conséquences de la succion? Les gens traitent souvent la flatterie comme une sorte de transaction, une contrepartie dans laquelle on entre et sort proprement. Les traitements traditionnels le trouvent plus répréhensible et ils associent la flatterie aux excréments.

Par exemple, dans Dante’s Inferno, les flatteurs sont plongés dans les excréments. La culture populaire se distingue à cet égard, comme les pièces de monnaie telles que marron-noser, booklicker, ass-kisser et lickspittal montrent clairement. Ces noms anciens de flatterie, qui témoignent du génie de la bande dessinée et de la créativité du crowdsourcing pré-numérique, nous rappellent quelque chose qui est facilement négligé. Ce comportement a des conséquences qui persistent. “Brown-noser” est particulièrement frappant: la tache de la flatterie persiste pour tous.

Non seulement sa réputation est en jeu, mais son caractère. La flatterie est une sorte de tromperie et cette tromperie s’étend aussi au flatteur. Une campagne de flatterie devient habituelle, seconde nature. Les recherches ont montré que les sycophants apprennent à rationaliser leur comportement. Plus la flatterie est réussie, moins le flatteur y voit une fraude.

Les références

Aaron Blake, “Lors d’une réunion du Cabinet, Pence félicite Trump toutes les 12 secondes”, Washington Post, 20 décembre 2017.https: //www.washingtonpost.com/news/the-fix/wp/2017/12/20/in- cabinet-réunion-pence-louange-atout-une fois toutes les 12 secondes-pour-3 minutes-droite /? utm_term = .6de0f9181886