Comment empêcher les médias de vous faire sentir mal à propos de votre corps

De nouvelles recherches montrent que ce que votre corps peut faire pourrait amortir les effets des médias.

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Source: Freestocks .org

Penser à ce que votre corps peut faire peut vous aider à vous sentir mieux dans votre peau. Par exemple, les recherches de notre laboratoire ont montré que lorsque les femmes sont invitées à décrire toutes les choses que leur corps peut faire et pourquoi ces choses sont significatives pour elles, elles se sentent plus satisfaites de leur corps et apprécient davantage leur corps. Dans le même temps, une mine de recherches a montré que les médias peuvent avoir un impact négatif puissant sur la perception des personnes à l’égard de leur corps: voir des images de modèles féminins et masculins «parfaits» peut accroître le mécontentement des femmes leur donner une importance malsaine sur l’apparence physique. Cela a amené mes collègues et moi à nous demander: le fait de se concentrer sur la fonctionnalité du corps pouvait-il protéger les personnes contre ces effets néfastes des médias?

Tester l’idée

Pour tester cette idée, un groupe de femmes a terminé un exercice d’écriture dans lequel elles ont décrit les différentes fonctions de leur corps et pourquoi elles ont une signification personnelle. Un autre groupe de femmes a effectué un exercice de rédaction de contrôle dont le format était similaire, mais qui était plutôt axé sur un sujet neutre (semblable à un «placebo» dans un essai de médicament). Ensuite, toutes les femmes ont visionné une série de publicités présentant des modèles féminins idéalisés. Les chercheurs appellent cela une «exposition médiatique». Avant les exercices d’écriture et après l’exposition aux médias, les femmes ont rempli des questionnaires qui mesuraient leur perception de leur corps.

Nous avons constaté que les femmes qui écrivaient à propos de la fonctionnalité de leur corps étaient plus satisfaites de leur fonctionnalité corporelle et plus sensibles à leur corps après l’exposition aux médias, comparativement aux femmes du groupe témoin. Cependant, nous n’avons trouvé aucune différence entre les groupes quant à la satisfaction des femmes face à leur apparence. Ensemble, ces résultats suggèrent que la focalisation sur la fonctionnalité du corps peut «atténuer» au moins certains des effets néfastes des images médiatiques.

Recherche supplémentaire

Nous avons récemment publié un article sur notre nouvelle étude qui a testé l’impact de la focalisation sur la fonctionnalité du corps chez les femmes au Royaume-Uni. Pour récapituler, nous avons constaté que les femmes qui ont terminé notre intervention sur la fonctionnalité du corps se sont senties plus positives à propos de leur corps par rapport aux femmes dans l’intervention de contrôle («placebo»). Les effets ont persisté jusqu’à un mois après l’intervention.

Dans cette étude, les femmes ont également effectué une exposition aux médias une semaine après l’intervention. Cette fois-ci, les femmes ont été exposées à une série de publicités présentant des modèles féminins idéalisés ou à une série de publicités montrant uniquement des produits. Comme vous vous en doutez, nous avons constaté que les femmes qui regardaient les modèles féminins idéalisés se sentaient moins satisfaites de leur apparence que les femmes qui regardaient les publicités uniquement sur les produits. De manière inattendue, nous avons constaté que les femmes qui visionnaient les publicités présentant les modèles féminins idéalisés se sentaient moins bien dans leur apparence, qu’elles aient ou non effectué au préalable l’intervention des fonctionnalités.

Dans une autre expérience récente, des chercheurs australiens ont demandé à un groupe de femmes d’écrire 10 déclarations positives sur leur fonctionnalité ou leur apparence physique. Immédiatement après, les femmes ont réalisé une exposition médiatique présentant soit des modèles féminins idéalisés, soit des décors (aucun modèle). Les femmes ont rempli des questionnaires avant d’écrire les 10 déclarations positives, ainsi qu’avant et après l’exposition aux médias. Leurs données ont montré que toutes les femmes se sentaient plus satisfaites de leur fonctionnalité corporelle et de leur apparence physique, qu’elles aient ou non écrit 10 déclarations positives sur leur fonctionnalité ou leur apparence physique. De manière inattendue, cela ne protégeait pas les femmes de l’impact des images idéalisées par la suite: toutes les femmes qui regardaient les modèles féminins idéalisés se sentaient moins bien dans leur corps que celles qui regardaient les images de contrôle.

Comprendre les résultats

Notre première étude a montré que le fait de se concentrer sur la fonctionnalité du corps peut atténuer les effets des images médiatiques sur la satisfaction des fonctionnalités et l’appréciation du corps, mais non sur la satisfaction de l’apparence. En revanche, nos dernières recherches et l’étude australienne ont montré que le fait de se concentrer sur la fonctionnalité du corps ne permet pas de protéger les effets des images des médias sur la satisfaction des fonctionnalités ou l’apparence.

L’une des raisons de ces incohérences pourrait être liée à la synchronisation des exercices de fonctionnalité. Dans notre première étude, les femmes se sont concentrées sur la fonctionnalité de leur corps immédiatement avant l’exposition aux médias, mais dans notre nouvelle étude, l’exposition médiatique a eu lieu une semaine après que les femmes aient terminé l’intervention fonctionnelle. Ainsi, il peut être important que les femmes se concentrent sur la fonctionnalité de leur corps immédiatement avant de visualiser les images des médias.

Une autre raison pourrait être liée aux aspects de l’image corporelle qui ont été évalués. Toutes les études n’ont révélé aucun effet sur la satisfaction de l’apparence des femmes. Notre première étude a trouvé des effets pour la satisfaction de la fonctionnalité, mais l’étude australienne ne l’a pas fait. Notre première étude a également révélé des effets sur l’appréciation du corps, mais cela n’a pas été mesuré dans les autres études. Ainsi, se concentrer sur la fonctionnalité du corps pourrait nous protéger de l’impact des images des médias sur la satisfaction que nous éprouvons à propos de la fonctionnalité de notre corps et sur l’appréciation de notre corps, mais cela ne nous empêchera pas de nous sentir mal.

Message à emporter

Certaines données montrent que le fait de se concentrer sur la fonctionnalité du corps, immédiatement avant de visualiser les images des médias, peut protéger les utilisateurs des effets des images médiatiques. Cela peut aider les gens à apprécier leur corps et à se sentir satisfait de leur fonctionnalité corporelle, même si les images des médias encouragent souvent les gens à ne pas aimer leur propre corps. Cependant, toutes les études n’ont pas trouvé ces effets positifs. Des recherches plus approfondies sont nécessaires pour comprendre pourquoi et comment nous pouvons améliorer nos fonctionnalités afin que les utilisateurs soient mieux protégés contre les effets des médias.

Les références

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