Comment être sensible

"Le tact est un sens exquis de la symétrie des choses" -Oscar Wilde

Nous savons tous qu'il est bon d'avoir du tact, mais nous nous demandons rarement comment motiver le tact. Nous traitons le tact comme un but et disons: «Fais-le simplement». Un objectif n'est pas un plan. Ce n'est pas non plus "Just do it".

Nous considérons le tact comme un aspect de la politesse, mieux cultivé par l'autocensure: toujours paraître avec tact, que vous le vouliez ou non. Ici, il s'agit plutôt d'une approche pour parvenir à un tact authentique, non pas comme un stratagème stratégique, mais comme une représentation d'un réalisme sincère sur nous-mêmes et les autres, tact cultivé dans trois sortes d'équilibres réalistes ou, comme le dit Wilde, "symétrie":

1. Symétrie de culpabilité (je ne voudrais pas me passer): Cessez de penser à vous-même comme une exception. Tu n'es pas. Ce que font les autres, vous aussi. Le fait que vous puissiez les voir faire ce que vous n'aimez pas et que vous ne pouvez pas vous voir faire ne signifie pas que vous ne le faites pas, car nous sommes tous pires de voir nos propres défauts que les défauts des autres.

Cultiver la symétrie de la culpabilité. Lorsque vous êtes sur le point de pointer du doigt quelqu'un pour un comportement que vous n'appréciez pas, insistez symétriquement sur vous. Pensez à des moments particuliers où vous avez fait quelque chose de semblable à ce que vous êtes sur le point d'accuser l'autre personne de faire. De cette façon, vous surmonterez votre tendance en vous réprimandant à penser que vous êtes un expert en redressant un déviant, justifié d'être aussi dépourvue de tact que vous voulez. La symétrie de la culpabilité ne vient pas naturellement. Lorsque nous nous sentons accusateurs, nous ressentons une sorte d'amnésie. Nos esprits se débarrassent de tout souvenir d'avoir jamais fait quelque chose comme ce que nous accusons l'autre de faire. Un sens exquis de la symétrie doit être cultivé. L'exceptionnalisme est tellement tentant.

De même, quand nous bavardons ou rions de la folie des autres, nous devrions nous assurer de diluer notre mépris avec une reconnaissance effacée qu'il y a des moments où nous tombons dans la même folie. Riez-les dans le contexte de rire de vous-même, dans le contexte de rire de nous tous, à la nature humaine elle-même.

2. Symétrie de valeur ambiguë (Le bon pari d'un homme est un mauvais pari d'un autre): Un comportement qui dans un contexte est faux est, dans un autre contexte, juste. Par exemple, nous falsifions, nous refusons ou nous distrayons de la vérité. Quand on le fait avec de bonnes intentions, on dit qu'il fait preuve de tact, de diplomatie ou de mensonges. Quand on le fait avec de mauvaises intentions, on appelle cela mentir, contrôler ou manipuler les gens. Le comportement en soi est indiscernable. Il est plutôt distingué au moyen de nos prédictions de qui bénéficiera et souffrir de retenir nos vérités.

Si nous prédisons que la rétention de nos vérités sera meilleure pour les autres, nous la considérons comme une vertu. Si nous prédisons que ce sera pire pour les autres, mais que cela procure des avantages personnels, nous pensons qu'il s'agit d'un étau.

Les gens feront des prédictions différentes et la prédiction de n'importe qui peut se révéler fausse, et dans des directions symétriquement opposées. Nous pouvons prédire que révéler la vérité profitera aux autres et découvrira plus tard que ce n'est pas le cas. Nous pouvons prédire que dissimuler la vérité nuira aux autres et découvrira plus tard que ce n'est pas le cas.

Se rappeler que les actions sont d'une valeur ambiguë engendre la compassion et le doute que nous sommes moins enclins à nous balancer quand nous accusons les gens d'immoralité comme si la chose évidente à faire est de toujours nous regarder tous dans les yeux. Cette symétrie de la valeur motive le tact dans nos accusations, pas seulement le tact stratégique mais le tact sincère de la reconnaissance que notre accusation est une opinion, pas un décret objectif d'en haut.

3. Auto-tact (Embrasser les folies de l'humanité par introspection compatissante): Un ami s'est méprisé mi-mépris l'autre jour. Il commençait tout juste à se méfier du manque de confiance en soi de quelqu'un d'autre, et à mi-phrase il a dit "… cependant, à y penser, parfois je manque de confiance en soi comme ça aussi."

Le même jour, une autre amie déplorait les tendances de ses clients à résister à des points de vue dérangeants. Quelques minutes plus tard, j'ai suggéré une perspective qui dérange et il était clair à partir de sa réponse instantanément dédaigneuse qu'elle ne pouvait tout simplement pas ou ne le considérerait pas.

Dans les deux cas, ce qui était en jeu était un troisième élément de la symétrie exquise qui motive le tact sincère. Pour être capable de considérer ses propres défauts et faiblesses, il faut une approche tactique de l'introspection, la capacité de s'accuser soi-même avec tact, tout comme on voudrait accuser les autres avec tact.

Le premier ami avait cultivé la capacité d'admettre de lui-même qu'il manquait de confiance en lui-même, d'empathie pour lui-même, d'empathie pour la condition humaine. La deuxième amie manquait de tact avec elle-même. Elle se veut l'experte exceptionnelle qui ne souffre pas des défauts que les autres subissent. Si elle découvrait un défaut humain commun en elle-même, elle subirait une réprimande aussi dépourvue de tact qu'elle aurait besoin de livrer aux autres. Si à la place, elle avait de la compassion pour elle-même, elle pourrait l'avoir pour les autres.

Mais alors, où est le plaisir de l'exceptionnel? Mieux vaut maintenir une hypocrisie qui sauve des visages.

Bien que j'y pense, je le fais aussi parfois.