Les Américains vivent en moyenne plus longtemps. Mais les données montrent que l'augmentation de la longévité est un avantage apprécié par les riches.
Les Américains riches peuvent s'attendre à vivre beaucoup plus longtemps que les Américains pauvres, et l'écart se creuse. Un homme américain âgé de 40 ans dans la tranche supérieure de 1% de la distribution des revenus peut s'attendre à vivre 10 ans de plus qu'un homme américain de 40 ans dans la tranche inférieure de 1% de la distribution des revenus. L'écart est de 15 ans pour les femmes. Et entre 2001 et 2014, ceux des 1% les plus riches ont gagné en moyenne 3 ans dans la longévité attendue, tandis que ceux des 1% inférieurs ont gagné zéro.
Cela suggère que, même s'il ne peut pas vous acheter le bonheur, l'argent peut vous faire gagner du temps. De plus, avec l'augmentation du temps, les riches deviennent encore plus riches – et peut-être pas comme vous le pensez.
À mesure que les Américains vivent plus longtemps, ils perçoivent davantage de prestations gouvernementales. Et les riches perçoivent plus de prestations gouvernementales car, en moyenne, ils vivent plus longtemps que les pauvres. Selon une estimation récente, un homme de 50 ans dans le quintile supérieur de la répartition du revenu peut s'attendre à recevoir 130 000 $ de plus en prestations à vie qu'un homme du quintile inférieur. Et la disparité risque de s'agrandir.
Une réponse à ces résultats est de demander comment nous devrions élaborer des propositions de politiques qui réduisent l'écart dans l'inégalité économique. Par exemple, comment pouvons-nous élaborer des politiques progressives en matière de droits et de taxes pour remplacer la structure régressive actuellement en place? L'une des raisons de ce choix est qu'il semble y avoir une boucle de rétroaction entre l'inégalité économique et la longévité. Plus on est riche, plus on peut espérer vivre; et plus on peut espérer vivre, plus on peut s'attendre à recevoir des droits. Ce cycle ne fera qu'exacerber les disparités actuelles, sauf si nous intervenons.
Ces constatations soulèvent également une série de questions différentes. Devrions-nous poursuivre activement la prolongation de la vie? Et si oui, devrions-nous nous garder de continuer à exacerber les inégalités associées à la richesse? Ceux qui sont à l'avant-garde en ce qui concerne la recherche sur l'allongement de la durée de vie humaine sont déjà dans le top 1%. Ils sont déjà du bon côté de la répartition inégale des gains en espérance de vie, avec tous les avantages qui en découlent. Et pourtant, ils financent des projets massifs pour découvrir des moyens d'augmenter radicalement la longévité. Devrions-nous nous assurer que les gains obtenus par cette recherche sont équitablement répartis dans la population?
Il n'y a peut-être pas de réponses faciles ici. Mais nous ne saurons jamais quoi penser si nous n'essayons pas de le déchiffrer. En plus de discuter de l'éthique de la réforme fiscale, nous devrions discuter de l'éthique de la prolongation de la vie. Et nous devrions assister à l'inégalité en discutant des deux sujets.