Pourquoi est-ce que les gens participent à la recherche?
Une nouvelle méthode d'enregistrement et de documentation des perspectives dans une perspective communautaire, appelée photovoice, a commencé à générer des résultats intéressants. Photovoice est l'endroit où les membres de la communauté reçoivent une caméra, un magnétoscope ou un enregistreur vocal pour documenter les événements au niveau de la communauté. Photovoice a été développé en 1992 par Caroline Wang de l'Université du Michigan et Mary Ann Burris de Women's Health à la Fondation Ford à Beijing en Chine pour les femmes des zones rurales de la province de Yunnan en Chine pour plaider en faveur de nouvelles politiques et de nouveaux programmes. Cette méthode a produit d'étonnants documentaires sur le sans-abrisme chez les adolescents, le commerce illégal de drogues, ainsi que des images de la démence.
La motivation pour participer à ce type de documentation semble être que nous voulons que quelqu'un soit un témoin de notre vie. Pas pour le juger, ni même pour en faire partie, mais juste pour témoigner de nos épreuves et de nos tribulations. Un enregistrement. Peut-être que témoigner est une forme d'affirmation, que parce que quelqu'un partage notre vie aussi près que possible de la façon dont nous l'expérimentons nous-mêmes, alors d'une certaine manière, nous avons de l'importance. Peut-être est-ce considéré comme une forme de validation sans jugement. Avec nos sites de réseaux sociaux criards qui nous entourent et qui nous entourent, cela pourrait être une autre expression de ce désir que d'autres puissent témoigner de nos vies. Dans ce cas de témoignage, c'est une forme de narcissisme bienveillant.
Albert Camus a écrit à ce sujet en 1956, dans l'un de ses romans les plus discrets, The Fall. Cette histoire raconte une confession à un étranger. Il se déroule dans un bar appelé Mexico City à Amsterdam, par le protagoniste de l'histoire Jean-Baptiste Clamence. De son succès de riche avocat de la défense parisien à sa culmination en une crise non identifiée qui entraîne une vague déchéance. Après avoir fait une large confession générale à un étranger dans un bar, Jean-Baptiste s'aventure dans la nuit une dernière fois. Nous sommes censés supposer que son dernier acte est le suicide. Sauter d'un des nombreux ponts à Amsterdam. Mais le but du roman est que la seule façon de donner un sens à la souffrance de la vie, sans dieu, sans vérité objective, est de savoir s'il existe une certaine reconnaissance de notre existence. Témoin remplace Dieu.
Le confident de Jean-Baptiste Clamence, personnage inconnu, devient le dernier témoin de sa vie. Camus a reçu le prix Nobel de littérature en 1957 et The Fall a été la dernière pièce de fiction publiée par Camus avant de mourir dans un accident de voiture. La complexité du livre permet différentes interprétations et pour moi c'est le fait que nous sommes responsables de tout. Par votre activité ou votre inactivité, nous choisissons de soutenir un résultat. Mais une telle interprétation est trop superficielle pour une histoire profondément complexe et ambivalente. Nous pourrions être responsables de nos actions, mais il n'y a pas de moralité pour passer le jugement final. Notre jugement final est d'avoir un témoin. Les bonnes ou mauvaises actions n'ont pas d'importance s'il n'y a personne pour en être témoin. L'arbre qui est abattu dans la forêt ne fait aucun bruit quand personne n'est là pour l'entendre.
Maria Arman avec l'Institut Karolinska à Solna, Stockholm, Suède, dans son livre, Témoignage: Une position existentielle dans la prise en charge, a l'un des sens le plus proche de cette interprétation du témoignage. Ce témoignage fait partie de la définition de qui nous sommes et pourrait être utilisé comme une méthode de psychothérapie. En tant qu'êtres sociaux, notre conscience de soi est influencée (si elle n'est pas complètement définie) par la façon dont nous pensons que les autres nous définissent. Une hypothèse de base dans le soin, ou être empathique est d'être présent pour l'autre personne. Témoigner de quelqu'un, c'est partager sa conscience et, ce faisant, faire l'expérience de son fardeau. Mais il y a plus à témoigner, parce qu'en partageant une prise de conscience, vous affirmez leur voyage dans la vie.
Le philosophe Emmanuel Lévinas définit une rencontre avec une autre personne comme une expérience privilégiée. La proximité de l'autre est la reconnaissance d'être réel. Dans un monde où les images générées sont tenues pour vraies et où la vérité est négociée, l'idée que «je compte» est un baume réconfortant sur la brutalité de mon monde en constante évolution.
Pour être témoin, vous partagez un espace physique et expérimentez la même perspective avec une autre personne. Vous partagez, verbalement, émotionnellement ou spatialement, une réalité mutuelle. Il y a une convergence où tu deviens l'autre personne autant qu'ils te deviennent. C'est la guérison du témoignage. Développer une telle relation est un acte volontaire de votre part. Témoigner est une affirmation que quelqu'un a affirmé que nous avons traversé la vie. Aucun jugement sur les bons ou mauvais résultats. Il y a une validation de ma présence et de mon voyage. Un air mémorable, une histoire mémorisée, une intimité partagée. Toutes les expériences qui témoignent peuvent affirmer ma place dans ce monde. Que bien qu'il n'y ait peut-être rien d'autre que mes expériences, que pendant un bref instant, cette mine interne et fermée ait été reconnue.
N'est-ce pas la psychothérapie? Si Sigmund Freud en 1905, le père de la psychothérapie, n'était pas aussi mal avisé que de suggérer que l'apprentissage s'arrête à 50 ans et donc que les adultes plus âgés ne sont pas de bons candidats à la psychothérapie, peut-être verrons-nous . Alors que les psychothérapeutes tentent d'instaurer la confiance, l'expérience du témoignage reste le fondement de l'affirmation de la vie.
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