Le cas du recommandateur réticent

Le professeur a-t-il agi de manière éthique ou non? Qu’est-ce que tu ferais?

Considérez ce cas:

Mme Tate est une finissante diplômée. Elle travaille dans le laboratoire du Dr Hayes, un professeur très productif impliqué dans plusieurs études de recherche en cours. Mme Tate avait accepté en début d’année de se joindre à une équipe d’étudiants pour un projet de recherche particulièrement intéressant et stimulant. Mme Tate aiderait à (a) concevoir l’étude, (b) collecter les données, (c) analyser les données, (d) rédiger les résultats et (e) préparer l’étude pour publication. Tout cela se ferait à la mi-mai, fin d’année académique. En échange de son travail, Mme Tate recevra un crédit académique pour un cours “d’étude indépendante”.

Mme Tate est une excellente étudiante qui décide de s’inscrire à l’école supérieure. Au début du semestre de printemps, elle demande au Dr Hayes d’écrire une lettre de recommandation, ce que le Dr Hayes est heureux de faire. Elle en a écrit des centaines. Dans sa lettre, le Dr Hayes raconte aux comités d’admission des diplômés que Mme Tate est une étudiante très brillante qui a été impliquée depuis le début de leur étude et qui participera à la rédaction des résultats pour publication.

Comme souvent à l’école, Mme Tate est un peu en retard sur ses cours. Elle a besoin de temps supplémentaire pour rattraper son retard et maintenir sa très haute moyenne pondérée cumulative. La bonne nouvelle, cependant, est que l’un des programmes d’études supérieures auxquels elle a postulé l’a acceptée!

Parallèlement, comme cela se produit souvent dans la recherche, les études ont pris du retard. La collecte de données a pris un peu plus de temps et l’analyse des données était un peu difficile et lente. Maintenant, il est tard dans le semestre de printemps, la période de crise pour les étudiants, et l’étude est maintenant prête à être écrite.

Mme Tate vient dans le bureau de la Dre Hayes pour lui faire savoir qu’à cause de ses autres engagements académiques, elle ne pourra pas aider autant qu’elle le pensait. Elle peut faire une partie du plan et de la planification, mais pas la rédaction à laquelle tous les membres de l’équipe pensaient participer. De plus, elle a besoin de temps pour se préparer aux études supérieures et pour voyager, elle quittera donc le projet à la fin du semestre. D’autres étudiants travailleront sur le projet pendant l’été, bien que cela ne fasse pas partie de l’accord initial.

Dr. Hayes réagit avec colère. Elle comprend que les engagements académiques s’accumulent à la fin du semestre, mais elle rappelle à Mme Tate le contrat d’études indépendantes. Le Dr Hayes dit que Mme Tate obtiendra une note B pour l’étude indépendante plutôt que A. Le Dr Hayes suggère également que le fait de ne pas travailler pendant l’été est essentiellement une rupture de contrat et reflète mal la motivation de Mme Tate. À la fin de cette conversation difficile, le Dr Hayes dit que si Mme Tate ne reste pas jusqu’à la fin, elle (le Dr Hayes) devra annuler ses lettres de recommandation. Apparemment, dit-elle, Mme Tate n’est pas aussi motivée et dédiée à la psychologie que ses lettres l’ont suggéré, et que les programmes d’études supérieures devraient le savoir. Le Dr Hayes demande à Mme Tate de reconsidérer ses plans concernant la participation à l’étude de recherche.

Si nous discutions de ce cas dans mon cours d’éthique, mes premières questions aux étudiants seraient les suivantes: le Dr Hayes a-t-il agi de manière éthique ou non? De quelle manière? Sinon, j’aurais pu arrêter l’action juste après que Mme Tate ait dit au Dr Hayes ce qui se passait et vous a demandé de prendre en compte les choix du Dr Hayes quant à la façon de réagir. (J’ai écrit sur le timing des discussions de cas dans un blog précédent.)

Après que chaque élève eut estimé que le Dr Hayes avait agi de manière éthique ou contraire à l’éthique, je lui demanderais de justifier son jugement – quelle politique scolaire, loi, principe éthique, tradition éducative, etc. Bien sûr, elle peut en soutenir certains et en violer certains en même temps.

L’étape suivante de la discussion serait une activité que j’appelle “tester les limites”. Voici la question de base: quels faits du cas devraient être différents pour que votre détermination soit différente? Au début, nous en prenions une facile: et si le contrat entre le Dr Hayes et Mme Tate indiquait clairement que l’engagement de Mme Tate avait pris fin le 15 mai et que Mme Tate faisait tout ce qu’elle devait faire jusqu’à cette date? Dans cette variante du cas, le comportement du Dr Hayes serait clairement contraire à l’éthique. Sinon, que se passe-t-il si Mme Tate falsifie des données afin de terminer le projet? Dans ce cas, le Dr Hayes aurait non seulement le droit d’envoyer une lettre aux programmes d’études supérieures avec ses réserves – elle pourrait être obligée de le faire.

Pour approfondir notre discussion, nous pourrions varier le sexe et / ou les antécédents culturels de nos deux protagonistes. Et si le Dr Hayes n’était pas un chercheur accompli, mais plutôt un candidat à un poste ou deux? Et si Mme Tate était un étudiant limite? Un étudiant de première génération qui ne savait pas comment les choses fonctionnaient? Et si Mme Tate avait travaillé pour le Dr Hayes pendant deux années complètes avec un dossier impeccable? Et si le Dr Hayes n’avait pas encore envoyé la lettre? Quels autres faits ne figurent pas dans l’étude de cas (ou sont ambigus) voudriez-vous savoir (ou clarifier) ​​avant de vous prononcer de manière définitive?

© 2018 par Mitchell M. Handelsman. Tous les droits sont réservés