Les origines du rire

Pour survivre, nous devons jouer. Il est trop dangereux ou difficile d'aller dans le monde réel sans avoir pratiqué une compétence dans un environnement sûr à l'avance. Le jeu ne doit jamais devenir trop sérieux car il se transforme alors en une situation pour laquelle nous ne sommes pas préparés. Par conséquent, il est essentiel de transmettre aux autres membres de notre groupe social que nous jouons effectivement et que nous ne sommes pas vraiment hostiles, pas vraiment compétitifs, pas vraiment prêts à s'engager et à s'engager.

Afin de s'assurer que tout le monde comprend que nous ne faisons que répéter, étant aussi innocent qu'un chiot à mâcher des meubles, nous devons donner des signaux clairs. Je sais ce que mon Great Dane a fait. Elle remua la queue et inclina sa tête mignonne, impossible pour moi de la prendre autrement: elle jouait juste. Comment pourrais-je être aussi en colère contre elle? Oui, elle était bonne, elle s'en tirait facilement à chaque fois.

D'un autre côté, nous, les humains, n'avons pas de queue à remuer. Même si nous le faisions, comme nos parents de singes, nous aurions eu besoin de cette queue pour d'autres choses, comme tenir sur des branches d'arbres quand on récolte des pommes ou des poteaux de lanterne quand on est éméché. Selon le neurobiologiste Robert Provine, le rire s'est développé à partir d'un son haletant ritualisé de jeu bruyant déclenché par chatouillement:

«Dans les grands singes, le rire était affranchi de son contexte originel dans la respiration laborieuse du jeu, le halètement lourd qui signale maintenant une intention ou une anticipation ludique, même lorsque le niveau d'activité en cours n'exige pas une respiration laborieuse.

Comme je l'ai exposé dans le très important chapitre 12: "Lightheartedness" de mon livre, (www.AUnifiedTheoryofHappiness.com), nous pouvons en conclure que le rire a évolué de l'halètement des singes à l'humain "sophistiqué" Ha-Ha-Ha "Nous transmettons le message que" tout va bien et bien "rapidement et efficacement avec des lèvres qui bougent vers le haut, tout à fait différent des lèvres qui bougent vers le bas dans un visage en colère. Les scientifiques ne sont pas surpris de constater que le but principal du rire est donc social, liant les gens ensemble. **

Ce qui nous différencie des humains des singes n'est donc pas le rire en soi, mais ce dont on rigole c'est ce que l'on considère comme jouant. Nous ne rions pas seulement quand nous sommes physiquement chatouillés, mais quand nous imaginons simplement être chatouillés. De l'idée du jeu au jeu verbal et à l'humour n'est qu'une petite étape évolutive. Nous et seulement nous les humains avons la capacité de rire aux blagues et à la folie, aux incohérences et aux rigidités dans le courant de la vie. Le philosophe Henri Bergson donne l'exemple d'un homme qui trébuche alors qu'il ne parvient pas à ajuster sa démarche aux conditions de la route:

"Par manque d'élasticité, par distraction et une sorte d'obstination physique, par suite, de rigidité ou d'élan, les muscles continuaient à faire le même mouvement lorsque les circonstances de l'affaire appelaient autre chose." ***

Le rire peut donc être utilisé intentionnellement pour pointer vers des rigidités et apporter un éclairage sur ces rigidités en nous-mêmes, dans les autres et dans les circonstances. La vie peut être vue comme une pièce gigantesque et interminable dans laquelle tout, y compris nous, est censé couler. Au lieu de prendre le malheur trop au sérieux, par exemple, nous pouvons le voir comme un épisode passager de cette pièce, une occasion d'apprendre et de changer les choses. Lorsque nous constatons que nous sommes l'un des nombreux acteurs, nous pouvons nous réjouir, coopérer et nous abstenir de nous prendre trop au sérieux.

Quand la vie est un jeu, il devient évident que c'est notre travail de le rendre agréable pour tous les joueurs. En fait, notre bonheur dépend de notre capacité à garder la lumière et à inviter les autres à rire avec nous, car tous les joueurs sont interconnectés et s'influencent mutuellement. Embrassant le jeu de tout, nous devenons de meilleurs joueurs, et nous nous divertissons aussi complètement.

Par conséquent, pour favoriser votre légèreté et inviter le bonheur dans votre vie, essayez de vous rapporter à la vie comme une pièce divine. Parfois, ce jeu peut être très sérieux. Il vous oblige à faire des affaires importantes avec beaucoup de talent, mais sans penser à vous comme trop important. D'autres fois, le jeu de la vie est un chatouillement. Riez des rigidités, surtout les vôtres, corrigez-les et jouez à un jeu agréable pour tous. En fait, c'est la seule façon de jouer et d'être heureux en même temps.

* Robert R. Provine, rire: une enquête scientifique (New York: Penguin, 2000), 124.

** http://www.psychologytoday.com/articles/200011/the-science-laughter

*** Henri Bergson, rire: un essai sur la signification de la bande dessinée (Londres: MacMillian, 1999), 14.