Message environnemental du pape François

L'encyclique de l'environnement du pape François «Laudato Si (Be Praised), sur les soins de notre maison commune» offre un contre-pouvoir aux pouvoirs anti-environnementaux. Il combine l'analyse politico-économique avec une éthique centrée sur l'écologie, soutenue par la science. 1

La déclaration du Vatican a présenté des difficultés particulières pour la question de longue date de la séparation de l'Église et de l'État dans la constitution et la psyché des États-Unis. Comme nous le savons tous, le Parti républicain se spécialise dans la fusion des deux, et s'inspire à plusieurs reprises de la religion pour justifier ses actions et ses politiques. Les Démocrates ne sont qu'à une courte distance, c'est triste à dire.

Mais le bord de Francis touche deux parties brutes du Parti républicain. Le premier est le mépris de certains évangéliques pour le catholicisme. Le deuxième est le rejet anti-science des conservateurs blancs de la réalité du changement climatique. 2

Ainsi, le Parti républicain à la prière et dans les médias traditionnels a été rapide à répondre. Le Wall Street Journal a dénigré le «thème de signature» de Francis «justice économique et sa critique véhémente du capitalisme» au milieu de «passages de moralisateurs presque apocalyptiques». Le Journal a présenté une politique catholique laïque de l'Institut Acton, un think tank oecuménique conservateur qui plaide en faveur d'un marché libre », pour souligner les« angles morts significatifs »de l'encyclique sur l'économie de marché. L'article a également donné de la place au directeur général de l'Association mondiale du charbon qui a déclaré que l'appel de Francis «à extraire les carburants fossiles, je ne pense pas est réaliste.» 3

Le New York Times a appelé Richard Viguerie, le gourou du publipostage et de l'enquête qui a contribué à la construction de la droite politique et religieuse aux États-Unis. Il a appelé l'encyclique «une distraction confuse [des] crises dans l'Église et dans la culture occidentale» 4.

L'Institut Heartland avait été sur place deux mois avant la publication de l'encyclique, protestant contre un symposium international sur le changement climatique organisé par l'Académie pontificale des sciences du Vatican. Inquiet des résultats de la conférence, le directeur des communications de Heartland voulait «empêcher le pape de commettre l'erreur» de prêter attention aux «alarmistes» 5.

L'encyclique est ambitieuse: elle s'adresse à tous sur la planète, pas seulement au milliard de catholiques qui font partie d'un ancien réseau de communication hiérarchique dans lequel les enseignements de l'autorité papale sont étudiés, propagés et amplifiés par les évêques qui rencontrent les prêtres et les médias pour encourager l'étude en cours et donner des conférences sur le document.

C'est un appel pour que tout le monde prenne des mesures contre le changement climatique dans le but ultime de convaincre les dirigeants du monde lors de la Conférence des Nations Unies sur le climat de décembre 2015 de conclure des accords contraignants pour mettre fin aux pires causes du réchauffement climatique et environnemental. dégradation afin d'inverser les impacts, qui affectent de manière disproportionnée les personnes vivant dans les régions les plus pauvres du monde. MIT a depuis reconnu que ses mots sont bien soutenus par la science. 6

François emploie un certain nombre de procédés rhétoriques réservés à l'autorité papale – le dogme de la révélation divine, qui insiste sur le fait que les chrétiens sont moralement responsables de prendre soin de toute la création; les doctrines définitives (infaillibles) et autoritaires (interprétatives), qui enseignent l'adhésion au dogme; et l'autorité prudentielle, les instructions formelles utilisées par les papes et les évêques pour mettre en application le dogme et la doctrine. Il s'inspire largement des jugements de ses prédécesseurs en matière d'environnement, de justice environnementale, de travail et de consommation. Les jugements prudentiels sont offerts aux fidèles comme une sage sagesse à considérer «ouvertement, pensivement et dans la prière» comme «ils forment leur conscience» concernant, dans ce cas, la crise climatique. 7

L'encyclique met l'accent sur l'échec de l'économie politique contemporaine et de son «paradigme technocratique» à lier l'innovation technologique et la croissance économique au progrès moral et social. Il cite le déclin de la biodiversité, la pollution de la terre, de l'air et des cours d'eau, la déforestation, la désertification et la disparition des paysages dus au surdéveloppement et à l'exploitation des ressources naturelles – ce que François appelle péchés.

L'atmosphère terrestre est définie comme un bien commun qui donne vie à la planète. L'humanité est appelée à combattre la crise climatique de toutes les manières possibles, y compris en combattant ses causes très humaines. Francis se réfère au mépris irresponsable des multinationales pour les personnes et l'environnement, invoquant la recherche, les enseignements ecclésiaux et ses propres observations pour affirmer que les régions les plus pauvres ont le moins profité de l'industrialisme et du consumérisme modernes.

Francis insiste sur la faillibilité de l'idée de la propriété privée, en particulier lorsqu'elle n'est utilisée que par quelques-uns. Les valeurs écocentriques incarnées dans une culture de durabilité sont louées; l'hyper-consumérisme est pilori.

L'encyclique propose fondamentalement une transformation de notre façon de penser et d'agir dans le monde. Il offre une «écologie intégrale» – des combinaisons d'éducation, de style de vie, de spiritualité, de politique et de politique, et une relation sensuelle avec la nature non humaine. Il décrit le travail – en particulier le travail des peuples marginalisés – dans une position vitale pour mettre fin à notre dépendance aux réponses anthropocentriques et technocratiques à la crise (y compris les crédits carbone, qui sont critiqués comme un stratagème pour éviter une action radicale).

Nous avons presque oublié – cela vaut la peine de regarder la bande-annonce de l'encyclique produite par un groupe brésilien. La prochaine fois que les évangéliques anti-scientifiques feront quelque chose d'aussi intelligent – ou que l'encyclique – nous devons tous nous inquiéter. 8

1. http://w2.vatican.va/content/dam/francesco/pdf/encyclicals/documents/pap…

2. Krogstad, JM (2015, 27 février). "Les Hispaniques sont plus susceptibles que les Blancs de dire que le réchauffement climatique est causé par les humains." Pew Research Center http://www.pewresearch.org/fact-tank/2015/02/27/hispanics-more-likely-th….

3. http://www.wsj.com/articles/pope-delivers-powerful-message-on-climate-ch…

4. http://www.nytimes.com/2015/06/19/world/in-footsteps-of-popes-seeking-wo…

5. http://www.nytimes.com/2015/04/29/world/europe/scientists-and-religious-…

6. http://www.technologyreview.com/news/538586/climate-change-why-the-tropi…

7. http://www.uscatholic.org/articles/201505/papal-authority-and-climate-ch…

8. http://ecowatch.com/2015/06/12/pope-encyclical-spoof-trailer/