Stimulation cérébrale profonde sans chirurgie

Stimuler des structures cérébrales spécifiques a un potentiel thérapeutique marqué.

Des changements dans des réseaux cérébraux spécifiques sont associés à divers troubles psychiatriques. Par exemple, plusieurs voies associées à la dépression ont été cartographiées. Des réseaux associés à la toxicomanie ont également été identifiés. Ces résultats ont le potentiel d’influencer le diagnostic et le traitement.

Les approches thérapeutiques actuelles en psychiatrie comprennent les psychothérapies, les médicaments et diverses techniques de stimulation cérébrale, notamment la thérapie électroconvulsive, la stimulation magnétique transcrânienne, la stimulation du nerf vague et la stimulation cérébrale profonde avec des électrodes implantées chirurgicalement. Parmi les autres approches pouvant être bénéfiques, on peut citer l’exercice, l’amélioration de l’hygiène du sommeil et la formation à la pleine conscience. Différents facteurs sont pris en compte lorsque des recommandations de traitement spécifiques sont formulées, notamment la maladie spécifique, la gravité de la maladie et d’autres considérations telles que la sécurité, le coût et la préférence du patient.

Par exemple, les symptômes dépressifs s’améliorent chez de nombreuses personnes atteintes de psychothérapie, de médicaments ou d’une combinaison des deux. Certains patients souffrent d’une forme de dépression résistante au traitement, ce qui signifie que leurs symptômes ne répondent pas à plusieurs essais thérapeutiques bien administrés. De nombreuses personnes qui ne répondent pas à de multiples essais de médicaments et de psychothérapies peuvent améliorer leur traitement par ECT. Certains patients dont les symptômes ne s’améliorent pas avec l’ECT ​​peuvent répondre à la SNV, un traitement qui nécessite une intervention chirurgicale pour implanter le dispositif de stimulation. L’amélioration avec VNS peut ne pas devenir évidente pendant plusieurs mois.

La stimulation cérébrale profonde consiste à stimuler des régions spécifiques du cerveau au moyen d’un “neurostimulateur” (électrode) implanté chirurgicalement. Ces procédures sont utilisées avec succès dans le traitement de la maladie de Parkinson. Des études de recherche portant sur l’utilisation de cette approche pour traiter les personnes souffrant de dépression sévère et résistante au traitement et de troubles obsessionnels compulsifs sont actuellement en cours.

Les techniques telles que les ECT et les TMS ne nécessitent pas de chirurgie, mais elles ne sont pas en mesure de cibler des zones spécifiques du cerveau situées au fond du cerveau. Avec la stimulation cérébrale profonde, il est possible de stimuler des régions cérébrales très spécifiques, mais cette technique nécessite une neurochirurgie et est évidemment invasive et coûteuse. Cela peut être sur le point de changer.

Nir Grossman et ses collègues ont récemment publié un article dans la revue Cell décrivant une technique non invasive qui permet un ciblage sélectif de régions cérébrales spécifiques situées profondément dans le cerveau. Les cellules nerveuses répondent aux impulsions électriques dans une certaine plage de fréquences. Ces chercheurs ont été en mesure de développer des techniques impliquant l’envoi d’impulsions à très haute fréquence dans les cerveaux de souris. Les fréquences de ces impulsions étaient trop élevées pour stimuler seules les cellules nerveuses, mais là où les impulsions se croisaient, elles produisaient des impulsions de fréquence inférieure capables de stimuler les neurones. En faisant varier les paramètres et la localisation de la stimulation à haute fréquence, les auteurs ont pu influencer certaines régions du cerveau sans affecter les régions du cerveau situées au-dessus ou au-dessous de celles-ci.

Cette recherche est passionnante car elle peut conduire au développement de dispositifs capables de cibler des voies fonctionnelles spécifiques impliquées dans différents troubles psychiatriques. De toute évidence, ces dispositifs devraient être soigneusement évalués en termes de sécurité et d’efficacité. De plus, la recherche impliquant une stimulation sélective des régions du cerveau a le potentiel de faire progresser nos connaissances sur le rôle de diverses voies du cerveau dans le développement de la psychopathologie.

La plupart des personnes souffrant de troubles psychiatriques peuvent être aidées par des approches moins invasives, mais, malheureusement, de nombreux patients ne répondent pas bien aux traitements actuels. La capacité à influencer des régions spécifiques du cerveau a été utile dans le traitement de diverses affections neurologiques et neurochirurgicales. La possibilité d’utiliser ces approches pour aider les personnes souffrant de troubles psychiatriques sévères d’une manière qui n’implique pas d’approches neurochirurgicales est passionnante.

Les références

Grossman, N., Bono, D., N. Dedic, Kodandaramaiah, SB, Rudenko, A., Suk, H.-J., Cassara, AM, et al. (2017). Stimulation cérébrale profonde non invasive via des champs électriques interférant temporellement. Cellule. 169: 1029-1041.