Vous avez plus de contrôle sur votre maîtrise de soi que vous ne le pensez

L’épuisement de l’ego donne une vision incomplète (et pessimiste) de la volonté.

Vous êtes dans une semaine dans votre nouveau régime et tous vos repas se composent de poitrines de poulet et de légumes détrempés. C’est vendredi soir et vos amis vous tentent avec une invitation à la bière et aux nachos. Vous êtes trop fatigué pour résister à la tentation, alors vous vous laissez aller et vous adonnez. Pour aider à atténuer votre dissonance post-décisionnelle, le lendemain, vous rencontrerez un article de blog vous expliquant pourquoi les jours de fraude alimentaire sont importants de temps en temps.

C’est une histoire que nous connaissons trop bien. Vous savez à quel point il est difficile d’exercer un contrôle efficace lorsque vous vous sentez épuisé mentalement et fatigué. La science nous le dit: s’engager dans des tâches qui nécessitent une maîtrise de soi peut en fait réduire nos performances dans les tâches ultérieures. Exercer la maîtrise de soi dans votre alimentation du lundi au jeudi vide le réservoir de volonté, rendant ces tentations du vendredi (nacho) plus difficiles à éviter.

Les chercheurs appellent ce phénomène «l’épuisement de l’ego» et c’est un sujet brûlant parmi ceux qui étudient les fondements psychologiques de la volonté et de la maîtrise de soi. De nouvelles découvertes suggèrent toutefois que la réduction de l’ego est plus importante.

L’appauvrissement de l’ego et les théories de la maîtrise de soi

Le concept de l’appauvrissement de l’ego découle de ce que les psychologues appellent le «modèle de force de la maîtrise de soi», qui décrit la maîtrise de soi comme dépendant d’un apport préétabli d’énergie finie. Les partisans du modèle de force considèrent la maîtrise de soi comme une ressource limitée, ce qui doit être rétabli pour que vous puissiez continuer à réduire vos efforts. Le modèle de résistance est censé expliquer pourquoi nous avons ces jours de triche à la bière et au nacho et des séances d’observation des frissons sur Netflix – malgré nos meilleures intentions.

Cependant, nous apprenons maintenant que l’expérience subjective de l’effort est plus importante pour notre comportement auto-contrôlé. C’est-à-dire que lorsque nous “voyons” quelque chose d’aussi laborieux, nous montrerons un manque de maîtrise de soi. Si c’est vrai, il y a un aperçu puissant ici. Cela signifie que vous pouvez avoir plus de contrôle simplement en déplaçant votre perspective sur les choses que vous faites dans la vie.

Théories laïques de la maîtrise de soi

Nous trouvons souvent des histoires pour donner un sens au monde qui nous entoure. Les scientifiques appellent ces histoires «théories laïques», car elles sont interprétées à partir de nos propres preuves anecdotiques, de nos expériences personnelles et de nos observations.

Pas étonnant, nous avons nos propres théories de la maîtrise de soi. La recherche a montré que les croyances des individus varient quant à la nature et à la malléabilité de la maîtrise de soi. Les résultats suggèrent également que ces anecdotes personnelles sous-tendent souvent notre réponse à des tâches difficiles. Une personne qui a la théorie laïque que la maîtrise de soi est une ressource limitée sera plus susceptible de céder aux tentations.

En plus de cette idée, un groupe de psychologues de l’Université de Waterloo au Canada a examiné comment les récits personnels jouent un rôle dans notre capacité à exprimer un comportement auto-contrôlé. Dans une série de trois études, ils se sont penchés sur la manière dont nos perceptions subjectives de l’effort influencent le type de théories laïques que nous construisons sur la maîtrise de soi et comment ces théories façonnent notre capacité à nous contrôler dans la vie réelle. .

Les études et constatations

La première étude a examiné comment nos expériences passées en matière de maîtrise de soi servent à façonner notre attitude à son égard. Un groupe de participants a été invité à réfléchir à un moment où la maîtrise de soi leur était facile, tandis que l’autre groupe était invité à signaler un moment où il devait vraiment transpirer pour rester en ligne. On a ensuite demandé à tous les participants de remplir un questionnaire destiné à tester leurs théories laïques sur la maîtrise de soi (par exemple, la maîtrise de soi est-elle une ressource limitée ou non?).

La deuxième étude a franchi un pas de plus en évaluant les théories des laïcs après que les participants aient accompli une tâche de maîtrise de soi à haut ou à faible effort. La tâche à effort élevé demandait aux participants de lire un passage et de supprimer tous les “e” et les espaces tout en changeant tous les “a” en “A”. Dans la condition d’effort faible, les participants ont simplement réécrit un mot mot pour mot. Chacun a ensuite rempli le même questionnaire que dans l’étude 1 concernant ses théories laïques de la maîtrise de soi.

Enfin, la troisième étude s’est penchée sur la manière dont l’expérience des individus avec un effort quotidien pouvait affecter leurs théories laïques de la maîtrise de soi. Chaque participant a été invité à effectuer une tâche laborieuse chaque jour pendant deux semaines consécutives. Les chercheurs ont ensuite mesuré l’effort perçu des participants et les théories de la maîtrise de soi comme auparavant.

Les résultats des trois études sont clairs: ils ont trouvé un lien entre l’effort perçu de maîtrise de soi et la théorie laïque selon laquelle la maîtrise de soi est une ressource limitée. En d’autres termes, plus nous percevons la tâche comme une tâche pénible, plus nous considérons que la maîtrise de soi se dégrade avec le temps. Et plus nous risquons de céder aux tentations.

La «nouvelle école» de la psychologie de l’auto-contrôle

Ce que ces découvertes nous disent, c’est que le concept de l’épuisement de l’ego n’a pas de valeur explicative. D’après les conclusions de l’étude, il semble que notre ego ne puisse être épuisé que si nous le percevons. Cela ouvre la porte à une perspective plus flexible et optimiste de la maîtrise de soi.

Au lieu de cela, les résultats actuels appuient une perspective plus axée sur la croissance des capacités de maîtrise de soi. Pour augmenter votre maîtrise de soi, vous commencez par modifier votre état mental afin de «voir» certaines tâches moins difficiles. En effet, des études suggèrent qu’en encadrant mentalement une tâche comme amusante ou bénéfique, nous pouvons réduire notre effort perçu. Selon cette équipe de chercheurs, cela pourrait aider à promouvoir une perspective moins limitée de maîtrise de soi qui pourrait potentiellement être transmise à vos projets futurs.

Cette lentille différente laisse plus d’espace pour changer les mentalités en ce qui concerne votre capacité à vous contrôler, et aide à atténuer la pensée que vos capacités de maîtrise de soi sont complètement prédéterminées (et limitées).

Gardez ces résultats à l’esprit pour les mois d’été à venir et sachez que le corps de plage convoité que vous recherchez est un changement de perspective. Et défiez la notion que votre ego est épuisable: votre réservoir de carburant auto-contrôlé ne devrait jamais être sur E.

Les références

Klinger, JA, Scholer, AA, Hui, CM et Molden, DC (2018). Des expériences laborieuses de maîtrise de soi favorisent les théories laïques selon lesquelles la maîtrise de soi est limitée. Journal of Experimental Social Psychology, 78, 1-13.