Empathie dans les soins de santé

Pourquoi l’empathie dans la relation médecin-patient est meilleure pour tout le monde

Matt Madd, Flickr, CCL

Source: Matt Madd, Flickr, CCL

Les émotions comptent dans la relation médecin-patient. Les exprimer, les extraire et les évaluer peuvent conduire à de meilleurs résultats pour les patients et à un travail plus significatif pour les médecins et autres professionnels de la santé.

Une approche de la relation médecin-patient est celle de «préoccupation isolée». Ici, le médecin tente de neutraliser ses propres émotions afin de mieux prendre soin de sa patiente. Il y a plusieurs raisons pour lesquelles on pourrait penser que c’est la meilleure approche. L’objectivité est importante pour diagnostiquer et traiter les patients. Les émotions peuvent perturber notre pensée. Ils peuvent être peu fiables. Et trop d’implication émotionnelle peut conduire à la fatigue de compassion.

Cependant, il existe de bonnes raisons d’adopter une approche différente, qui confère un rôle important à l’empathie. Dans une certaine mesure, les médecins devraient pouvoir ressentir les souffrances de leurs patients. Être touché émotionnellement par eux, par leur peur ou leur impuissance, peut être utile. Premièrement, cela peut générer la confiance dans le patient. Si un patient pense que son médecin se soucie de lui ou s’inquiète de lui, il est plus susceptible de lui faire confiance. Et une patiente qui fait confiance à son médecin est plus susceptible de suivre ses conseils et ses plans de traitement.

Deuxièmement, l’empathie envers son patient peut contrecarrer l’irrationalité émotionnelle parfois ressentie. Un patient qui voit que ses sentiments ne sont pas ancrés dans la réalité, car il a un tel lien émotionnel avec son médecin, peut alors adopter une nouvelle perspective plus conforme à la réalité.

Troisièmement, lorsqu’un médecin souffre avec le patient, celui-ci est beaucoup moins susceptible de se sentir abandonné. Il existe une tendance naturelle à éviter les émotions négatives chez les autres. Les médecins peuvent éviter d’interagir avec des patients dont le pronostic est sombre ou qui expriment des émotions négatives comme la peur, la colère, la tristesse ou l’anxiété. Plutôt que d’éviter de tels patients, un médecin peut laisser ces émotions déclencher de l’empathie.

Enfin, les émotions ressenties par un médecin qui aide un patient et qui expérimente ce que le traitement qu’il a prescrit et donné lui rapportent réellement peuvent être très significatives et enrichissantes. Comme Judith Halpern le dit,

«L’ironie du détachement est qu’en recherchant la« réalité objective », les médecins ignorent une source importante de compréhension de la réalité. Par leur empathie, les médecins permettent aux souffrances et aux besoins émotionnels des patients de devenir réels. En fin de compte, les médecins et les patients ont besoin les uns des autres pour faire face à la maladie avec humanité. En permettant aux patients de les déplacer émotionnellement, les médecins permettent plus que la réparation physique des corps; ils permettent de commencer la guérison »(p. 145).

Références

La majeure partie de ceci est tiré de l’excellent livre de Jodi Halpern, From Detached Concern to Empathy (Oxford University Press, 2001).

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