Les prisonniers acquièrent la compréhension des autres grâce à la littérature

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Source: Maisons et antiquités

Est-ce que la lecture a la capacité d'augmenter l'empathie? L'auteur et activiste Alaa Al Aswany le pense. Il croit que le rôle de la littérature a été capturé par le seul mot «aussi» du roman de Dostoïevski La Maison des morts, dans lequel un prisonnier, témoin de la mort d'un autre, commente: «Il avait aussi une mère». Dit que dans ce contexte, le mot «aussi» est une tentative de comprendre ce qui est commun à tous les humains, et que cette compréhension est l'essence de la littérature.

La littérature comme outil de compréhension et d'empathie humaines … L'idée a été une puissante influence socialisante dans un contexte très improbable: la prison.

L'organisation Clubs du livre pour les détenus facilite 22 clubs de lecture à travers le Canada pour permettre aux détenus dans les pénitenciers fédéraux de lire et de discuter de romans. Leur slogan est «alphabétisation, conscience de soi et empathie». Ils estiment que la plupart des détenus vont réintégrer la société à un moment donné et, en encourageant la lecture en prison, l'organisation estime que les détenus peuvent améliorer leurs aptitudes sociales essentielles.

Les bénévoles guident les conversations à travers des thèmes qui vont du sacrifice de soi à l'adversité, et comment ces sujets se rapportent à la vie des détenus. Grâce à ces discussions, les détenus développent des aptitudes prosociales, telles que parler et écouter à tour de rôle, ce qui peut faciliter la réintégration par la suite.

Le site Web du Club des détenus pour les détenus affirme que 85% des détenus déclarent améliorer leurs compétences en lecture; 90% ont amélioré leurs compétences en communication; 93% rapportent une récidive réduite; et 86% considèrent les clubs de lecture comme une opportunité de s'engager dans une discussion significative.

Un détenu a exprimé:

"Le Club du Livre est une source énorme d'inspiration intellectuelle et sociale, parfois même spirituelle, pour moi-même et pour les nombreux autres qui y assistent. J'ai vu des hommes dans ce groupe réaliser leur potentiel d'analyse et de réflexion que je ne sais pas s'ils ont même réalisé qu'ils l'avaient fait.

La recherche menée par David Kidd et Emanuele Castano à la New School for Social Research à New York fournit des preuves pour soutenir l'idée que la fiction littéraire peut améliorer la capacité à comprendre les pensées et les sentiments des autres.

Dans leur étude, les participants lisent des textes assignés au hasard, soit non-fiction, thrillers, roman ou fiction littéraire. Après avoir lu, ils effectuent une série de tâches pour mesurer l'empathie, la perception sociale et l'intelligence émotionnelle en examinant avec quelle précision les participants pouvaient identifier les émotions chez les autres. Par exemple, une tâche consiste à inférer l'émotion simplement à partir d'une image des yeux de quelqu'un. Les scores d'empathie étaient significativement plus élevés pour ceux qui avaient lu la fiction littéraire.

Kidd et Castano expliquent ce phénomène comme la capacité de la fiction littéraire à laisser plus à l'imagination en n'expliquant pas explicitement le comportement des personnages. Les lecteurs ont alors la liberté de faire des inférences sur les pensées et les motivations des personnages. Ce type d'interprétation nécessite une sensibilité à la nuance émotionnelle.

Kidd explique:

"Dans la fiction littéraire, l'incomplétude des personnages tourne votre esprit à essayer de comprendre l'esprit des autres."

Les lecteurs peuvent alors porter cette conscience dans le monde réel pour comprendre les autres qui sont différents et pensent différemment. Kidd soutient que ce transfert est à prévoir:

"Les mêmes processus psychologiques sont utilisés pour naviguer dans la fiction et les relations réelles. La fiction n'est pas seulement un simulateur d'une expérience sociale, c'est une expérience sociale. "

La recherche actuelle en neurosciences soutient l'idée que la lecture permet aux gens de vivre la vie du point de vue d'un personnage. Une étude à l'Université Carnegie Mellon a révélé que lire un extrait de Harry Potter, dans lequel Harry chevauche un balai, active les mêmes régions du cerveau qui seraient responsables si l'on devait réellement voler un balai. Autrement dit, les lecteurs vivent indirectement à travers les personnages qu'ils lisent dans les œuvres littéraires.

Raymond Mar, psychologue social à l'Université York, souligne le rôle de la fiction dans l'enseignement de l'empathie aux enfants: «Même si la fiction est fabriquée, elle peut communiquer des vérités sur la psychologie et les relations humaines», ce qui peut être très important. l'enfant en développement.

L'exposition à la fiction peut également améliorer le fonctionnement social des enfants. Non seulement cela leur permet de se mettre à la place de l'autre, ce qui améliore l'empathie, mais cela aide à développer le vocabulaire de leurs sentiments, ce qui leur permet de communiquer plus efficacement. Mar voit en train de développer leur théorie de l'esprit, leur capacité à comprendre les pensées, les désirs et les motivations des autres.

Comme l'a dit un détenu:

"Quand vous lisez des livres, vous réalisez que le monde n'est pas tout à propos de vous. Vous n'êtes pas le seul à traverser ces épreuves et tribulations. Vous arrivez à avoir un peu d'empathie pour les autres. "

-Caitlin McNair, rédactrice, Rapport sur le traumatisme et la santé mentale

-Directeur en chef: Robert T. Muller, Rapport sur le traumatisme et la santé mentale

Droit d'auteur Robert T. Muller