Pourquoi ne gardons-nous pas les résolutions de notre nouvelle année?

Les raisons ne sont pas aussi évidentes que vous pouvez le penser.

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Nous sommes arrivés au moment de l’année si souvent tourné en dérision – le temps des résolutions du Nouvel An. Des reporters de télévision se rendent dans les gymnases pour interroger des personnes sur leur résolution à se mettre en forme. Les personnes interrogées dans la rue parlent de manière peu convaincante de leur intention de perdre quelques kilos. D’autres affirment catégoriquement qu’ils ne prennent jamais de résolution du Nouvel An, en précisant qu’ils considèrent toute cette pratique comme ridicule.

Malgré les nombreuses blagues sur le recul immédiat qui a tendance à se produire une fois que nous avons pris notre résolution, cette idée est fermement ancrée dans les traditions spirituelles du monde. L’idée d’une «nouvelle» année est celle que l’on retrouve dans toutes les cultures. La tradition juive Yom Kippour, qui tombe en septembre, est célébrée comme une occasion de résoudre des conflits anciens et de racheter les transgressions du passé. La période du Nouvel An est également une période bien définie pour réfléchir aux mois écoulés et pour réfléchir et envisager l’avenir. La nouvelle année offre également l’occasion de rompre avec les anciens schémas et d’en créer de nouveaux. Les résolutions peuvent alors être considérées comme un moyen d’appuyer sur le bouton de réinitialisation.

Dans la tradition du yoga, on reconnaît l’importance de faire vœu – un sankalpa – de poursuivre une pratique ou un engagement envers un principe spirituel, une voie ou une forme de purification intérieure. Ce sont toutes des formes de culture de soi qui visent la croissance spirituelle et la santé. Un exemple de ceci pourrait être de mettre un jour de semaine de côté pour le jeûne, le service désintéressé / le bénévolat, ou pour vak-tapasya (période de silence), ou toute autre pratique qui apporte un changement positif dans nos vies.

Afin de définir une telle intention de manière sincère et de pouvoir s’y tenir, il est important que la résolution résulte d’un processus de réflexion interne plus long. Cela garantit que ce ne sont pas seulement les magazines ou les blogs hebdomadaires qui ont dicté les changements que nous prévoyons d’apporter. Si le nouveau plan ne correspond pas vraiment à nos souhaits, il est voué à l’échec, aussi séduisant soit-il. Dans notre culture, qui a tendance à être obsédée par la surface, ces changements sont souvent liés au changement du corps physique. Bien que la recherche d’une meilleure santé soit clairement un objectif souhaitable, elle masque souvent d’autres préoccupations liées à l’apparence physique. C’est peut-être aussi pour cette raison que les résolutions ne collent pas. Toute résolution doit correspondre à la vision plus large de nos vies.

L’idée de sankalpa s’apparente également à la pratique du serment et des vœux, qui comportait auparavant une composante spirituelle. Même maintenant, les serments sont pris avec une main posée sur un livre sacré pour sceller l’engagement vocal. Dans le cas du monastère de Thamkrabok dont nous avons parlé dans notre quatrième blog, il est impératif que ceux qui entrent dans la cure de désintoxication fassent vœu de ne pas toucher à la drogue à l’avenir. Cela ajoute une couche importante de sérieux au processus long et difficile de désintoxication.

Un concept apparenté est celui de virya , une des qualités jugées nécessaires au maintien de la pratique du yoga. Ce mot évoque détermination, énergie et engagement. Pour entreprendre une nouvelle approche de la vie, qu’il s’agisse de renoncer à une habitude destructive ou d’essayer de briser un schéma émotionnel de longue date, il faut de l’énergie concentrée. Sans détermination, le nouveau schéma risque d’être brisé dès que le stress ou la tension pénètre dans nos vies. Cette approche permet de comprendre l’énergétique du changement – elle ne découle jamais d’une idée désinvolte, insipide, d’amélioration.

La nécessité de l’intention et de l’engagement devient évidente lorsque surgissent les défis inévitables de notre nouvelle façon d’être. Qu’il s’agisse de la tentation d’aliments malsains, de relations malsaines ou d’une tendance à l’inertie, des défis apparaissent toujours. Tout le monde a vécu cette expérience: nous commençons un nouveau projet, une nouvelle approche ou une nouvelle pratique avec beaucoup de verve et d’enthousiasme, mais très vite, nous commençons à perdre tout notre enthousiasme. Nous commençons même à remettre en question tout ce besoin de changement.

Énergétiquement, c’est le territoire du milieu – l’entre-deux entre l’ancien et le nouveau soi. Ce n’est pas glamour ou excitant et nécessite de la persévérance et parfois tout simplement obstiné. Cette logique s’applique qu’il s’agisse d’écrire un livre ou de changer les habitudes alimentaires, et cette période sans rivage est très difficile. Il faut aussi de l’énergie pour passer. Lorsque cela se produit, la phase suivante commence et il devient généralement plus facile à maintenir.

Les résolutions et les vœux créent l’énergie et le confinement nécessaires pour réorganiser certains aspects de la vie. Ils prennent en compte la sagesse reconnue à travers les cultures selon laquelle nous avons besoin d’une période de temps pour construire de nouvelles habitudes et établir un nouveau modèle. Le pouvoir des habitudes de vie peut être écrasant si tous ces aspects ne sont pas mis à profit.

Cachée dans la pratique de la résolution du Nouvel An est la reconnaissance du fait que nous devons périodiquement réfléchir à nos vies et apporter consciemment des changements. Après une période de fête et de détente, la nouvelle année nous permet de déterminer si nous nous orientons réellement dans la direction que nous souhaitons être dans la vie. Il offre une occasion de voir où nous avons peut-être dévié ou ignoré des aspects importants de la vie tels que notre santé. Donc, peut-être que le problème n’est pas la résolution, mais plutôt que nous avons perdu le contact avec les idées plus anciennes derrière la pratique qui nous permettrait de les maintenir.