Propriété: le monde comme échiquier du criminel

“Si je le veux, c’est le mien”

Un sentiment d’appartenance imprègne la pensée du criminel. Cela représente une forme extrême de contrôle. S’il possède quelque chose, il le contrôle complètement. Il considère le monde comme un échiquier et détermine où et comment déplacer les pièces. Il croit avoir droit à tout ce qu’il veut. Cette position se reflète dans son discours sur les gens et leurs biens.

· «J’espère qu’ils garderont mon argent en sécurité pour moi.» Cela ne concerne pas les fonds qui sont en réalité les siens, mais ceux qui sont dans une banque qu’il envisage de voler.

· «Quand je suis entré dans cette pièce, tout dans cette pièce m’appartenait.» Le délinquant parlait de cambriolage.

· «Quand elle a laissé les clés dans le contact, elle m’invitait à prendre la voiture.» Ce commentaire concerne un vol de voiture.

· «Je me fiche de savoir si elle est sourde, muette et aveugle. tout ce que je veux, c’est son torse. »Cette déclaration a été faite par un criminel qui expliquait qu’il aurait des relations sexuelles avec quiconque qu’il trouverait attirant.

Un détenu garde une place pour son copain à la cafétéria de la prison. Un autre gars est assis là. La troisième guerre mondiale éclate. En s’installant innocemment, l’intrus a offensé le regard du détenu sur lui-même et sur le monde. Du point de vue de l’homme sauvant la chaise, cette chaise est «la sienne»; cela lui appartient. Une autre personne qui occupe le siège ne lui accorde pas le respect qu’elle estime devoir.

Un homme est dans une boîte de nuit avec sa date. Un autre type s’approche innocemment et commence à discuter avec la jeune femme qu’il a connue à l’école secondaire. Son approche rencontre un flot de blasphèmes et une poussée. Du point de vue de l’homme qui est le rendez-vous de la femme, elle est «sa fille» et personne ne doit même la regarder sans lui demander d’abord.

Dans une salle de classe, un élève ayant un trouble de la conduite ne voit pas la nécessité de se conformer à ce que les autres attendent. Au lieu de répondre aux exigences des autres, il s’attend à ce qu’ils répondent aux siennes. Il prend possession de la classe en perturbant l’enseignement, en trichant, en intimidant les autres, etc. La même chose est vraie de son travail au travail. Il considère rarement ce qu’il doit à ses collègues ou à un employeur, mais pense surtout à ce qu’il mérite d’eux. D’autres n’ont pas de droits, alors que ses droits sont illimités.

Les criminels proclament rarement de façon flagrante qu’ils possèdent d’autres personnes ou leurs biens. Au lieu de cela, ils s’incarnent et manipulent les autres afin qu’ils puissent avoir leur chemin. Les relations deviennent une rue à sens unique. Tout en recherchant des conquêtes sexuelles, un criminel considère son partenaire potentiel comme déjà «sien». Il trouve un moyen de s’en emparer – par flatterie, intimidation ou force. Dans une relation intime, le partenaire n’a aucun droit. Ce que veut le criminel est primordial car il possède l’autre personne. Son partenaire est son serviteur. Il s’attend à ce que cette personne réponde à ses désirs et à sa convenance.

Les criminels savent qu’en réalité, ils ne possèdent pas littéralement d’autres personnes ou leurs biens. Mais ils sont tellement certains que les choses vont s’arranger, ils ne ressentent pas le besoin de justifier ou d’expliquer leurs actes. Les criminels ne pensent pas en termes d’obligation. Au contraire, ils croient que les autres leur doivent. Estimant qu’ils sont supérieurs, uniques et, en plus, de bonnes personnes, ils pensent avoir le droit quelles que soient les circonstances.