Quel est l’effet de la stigmatisation? Partie 1

Les coûts et les avantages du progressisme

STIGMA EST INJUSTICE! Beaucoup d’entre nous ont un besoin fondamental de réparer l’injustice; spécifiquement pour remplacer les préjugés et la discrimination par des opportunités. Les groupes victimes de la stigmatisation comprennent les personnes de couleur, les femmes, les minorités sexuelles, les personnes âgées… et les personnes atteintes de maladie mentale. L’injustice motive les progressistes qui luttent contre la stigmatisation avec optimisme et autodétermination. Parfois, les progressistes sont victorieux; les progrès des droits civiques et du suffrage des femmes ont permis de remédier aux injustices sociales auxquelles sont confrontés les Afro-Américains et les femmes. Parfois nous trébuchons; les grandes étapes ne parviennent pas à apporter des solutions durables. Le racisme reste une force virulente. Parfois, nous gaffons. Certains efforts progressifs échouent non seulement, mais se retournent contre eux. L’effet de stigmatisation répond à ces conséquences imprévues. Considérons trois exemples tirés de l’histoire.

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Dans les années 1960, les progressistes ont cherché à lutter contre le racisme en promouvant le daltonisme, l’idée que la différence ethnique importe peu, que nous sommes tous les mêmes. Par conséquent, nous devrions ignorer les valeurs qui définissent la différence. Les Noirs, par exemple, ont été invités à ignorer leurs racines culturelles. Bien que l’objectif soit d’étouffer les disparités ethniques, il a plus de chances de promouvoir les priorités blanches. Le mouvement Black Power est né pour réaffirmer l’importance de l’identité afro-américaine en soi. Parmi ses nombreuses significations, Black Power symbolisait les efforts de redécouverte et de représentation des Afro-Américains. Cela incluait la reconnaissance de la culture, de l’histoire et des réalisations africaines avec fierté. Cela incluait parfois un appel au nationalisme noir, qui menaçait de nombreux Blancs, résultat apparemment inattendu de partisans daltoniens qui ont naïvement présumé que nous pouvions nous réunir sous une tente neutre.

Prenons un autre exemple. Dans les années 1990, le président Bill Clinton s’est attaqué à l’homophobie dans l’armée en soutenant les politiques «Ne demandez pas, ne dites pas» (DADT). Auparavant, l’armée cherchait activement à empêcher les gays et les lesbiennes de servir. DADT a interdit aux branches militaires d’exclure des personnes en raison de leur orientation sexuelle. En retour, DADT a interdit au personnel gai et lesbien de s’enrôler “ouvertement” ou de rester au service militaire. Les gays et les officiers gays n’ont pas pu parler de leur orientation. Bien qu’il s’agisse d’une amélioration par rapport aux politiques précédentes, le DADT a encouragé les hommes et les femmes militaires à rester enfermés en leur permettant de rester dans l’armée tant qu’ils cachent des éléments essentiels de leur identité. DADT a rapidement rencontré une résistance significative. Cela répugnait aux défenseurs des droits des gays et des lesbiennes, qui croyaient qu’être ouvert et ouvert sur son orientation sexuelle était essentiel à une vie estimée, partout dans le monde, y compris dans l’armée. Les Log Cabin Republicans, la plus grande organisation gay républicaine du pays, ont contesté la constitutionnalité de DADT en affirmant qu’elle violait le droit des membres militaires gays à la liberté d’expression, à une procédure régulière et à une association ouverte. Après plusieurs années de débat, DADT a été abrogé sous l’administration Obama en 2010.

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Un troisième exemple, qui m’intéresse personnellement en tant que catholique formé par les jésuites, est la messe inaugurale du pape François, le 19 mars 2013. Jorge Bergoglio a choisi Francis comme son nom royal en hommage à Saint François, frère du XIIIe siècle prédications liées aux soins aux pauvres. Dans cette optique, le pape a cité le verset 25:40 de son évangile selon Matthieu, dans lequel il avait déclaré à ses apôtres: «Tout ce que vous faites à mes frères et sœurs, faites-le moi.» Tout en cherchant clairement à motiver les masses la responsabilité de tous ses frères et soeurs, la citation répète une stigmatisation involontaire; à savoir qu’une personne qui est défavorisée est en quelque sorte moins que les autres. Cela perpétue une notion démodée de la charité: que les plus nantis profitent des plus riches. Les riches donnent aux pauvres, les éduqués aux non-éduqués, les sains aux malades. Cela favorise une hiérarchie unique dans laquelle les premiers sont en quelque sorte meilleurs que les derniers. Les approches actuelles en matière de justice sociale remplacent les notions de «charité envers les pauvres» par celles d’autonomisation et d’opportunités légitimes pour tous. La justice sociale est atteinte lorsque chacun est habilité à mener une vie qui remplit ses objectifs personnels. Je ne crois pas que le pape François ait cherché à affaiblir ou à déprécier d’une autre manière des personnes moins avantageuses. Bien au contraire; ses efforts pour ramener l’église aux préoccupations des gens du peuple sont remarquables. De même, je ne croyais pas que les fournisseurs de daltonisme ou de Ne pas demander, ne pas dire tentaient d’aggraver le sort des personnes de couleur ou de la communauté LGBT. Mais effectivement c’est ce qu’ils ont fait. Les défenseurs de l’injustice sociale doivent tirer les leçons de telles intentions erronées pour élaborer des approches toujours meilleures en matière d’autonomisation et d’autodétermination. Dans les prochains blogs, je traiterai de l’impact de l’effet de stigmatisation sur les efforts de lutte contre la stigmatisation chez les personnes atteintes de maladie mentale.