Qu’est-ce que la confiance?

La confiance est un état cérébral émotionnel, pas simplement une attente de comportement.

La confiance est un élément central de toutes les relations humaines, y compris les relations amoureuses, la vie de famille, les opérations commerciales, la politique et les pratiques médicales. Par exemple, si vous ne faites pas confiance à votre médecin ou à votre psychothérapeute, il est beaucoup plus difficile de bénéficier des conseils d’un professionnel.

Mais qu’est-ce que la confiance? Voici quelques possibilités:

1. La confiance est un ensemble de comportements tels que le fait d’agir d’une manière qui dépend d’un autre.

2. La confiance est une croyance en la probabilité qu’une personne se comporte de certaines manières.

3. La confiance est une attitude mentale abstraite envers une proposition selon laquelle quelqu’un est fiable.

4. La confiance est un sentiment de confiance et de sécurité dont un partenaire a à cœur.

5. La confiance est un processus neuronal complexe qui lie diverses représentations en un pointeur sémantique incluant des émotions.

Les comportements et les expressions verbales sont certainement des preuves de confiance, par exemple lorsque quelqu’un vous traite bien et vous dit de bonnes choses, mais ces comportements ne sont que des preuves de l’état de confiance mental interne qui les crée, pas de la confiance elle-même. Faire confiance à des personnes peut impliquer des estimations de probabilités de comportement, mais les gens font généralement confiance à d’autres sans aucune compréhension de la probabilité ni aucune prédiction précise de leur comportement. Certains philosophes diraient que la confiance est une attitude propositionnelle, une relation abstraite entre un moi abstrait et une signification abstraite de la phrase. Mais la nature de ces êtres, de ces relations et de ces significations est tout à fait mystérieuse.

L’alternative psychologique que la confiance est un sentiment de confiance et de sécurité est beaucoup plus plausible que des vues comportementales, probabilistes et philosophiques, mais laisse indéterminée la nature de ce sentiment. Mon prochain livre, Mind-Society, propose que la confiance soit un processus cérébral liant les représentations de soi, de l’autre, de la situation et de l’émotion dans un schéma particulier de déclenchement neuronal appelé pointeur sémantique. Les émotions telles que la confiance et l’amour sont des schémas neuronaux qui associent des représentations de la situation qui la concerne, des évaluations de la pertinence de la situation par rapport aux objectifs, des perceptions de changements physiologiques et (parfois) des représentations du soi qui a l’émotion.

Prenons le cas simple d’une relation amoureuse entre Pat et Sam, où Pat fait confiance à Sam pour faire l’épicerie. Pour que cette structure fonctionne dans le cerveau de Pat, Pat a besoin d’une représentation de soi, elle-même construite à partir d’une liaison d’expériences, de mémoires et de concepts actuels. La représentation de soi par Pat doit être associée à une représentation de la personne de confiance, ce qui nécessite une combinaison de représentations verbales telles que le genre et de représentations sensorielles telles que l’apparence visuelle. Même avec de justes représentations de soi et de la personne en qui on a confiance, la confiance exige la liaison des liaisons. D’autres liaisons sont nécessaires pour incorporer des représentations de situations et d’émotions.

La confiance est rarement absolue mais est plutôt limitée à des situations particulières: Pat peut faire confiance à Sam pour aller faire l’épicerie mais pas pour effectuer une opération. La représentation de la situation telle que le ramassage d’épicerie peut à nouveau être une combinaison de représentations verbales, sensorielles et motrices.

Enfin, la confiance a une dimension émotionnelle inextricable. La confiance de Pat en Sam ne constitue pas seulement une estimation de la probabilité que celui-ci ramasse les courses, mais également un sentiment positif à son égard. En accord avec la théorie des émotions du pointeur sémantique, l’émotion lie une évaluation cognitive – en l’occurrence, que Sam atteindra l’objectif requis – avec la représentation neurale de l’état physiologique de Pat, habituellement décrite comme un des doutes sur la fiabilité de Sam peuvent se manifester par un estomac nerveux ou une sensation de sombrement. Pour faire confiance aux gens, vous devez vous sentir bien avec eux. Par conséquent, le pointeur sémantique dans le cerveau de Pat pour faire confiance à Sam est une liaison de cinq représentations, chacune d’entre elles se liant à d’autres représentations, toutes comprises comme des modèles de déclenchements neuronaux opérés par convolution. Le sentiment de confiance apparaît comme une propriété émergente de tout ce lien.

Comment tout cela peut-il se passer avec quelque chose d’aussi simple que Pat qui fait confiance à Sam pour faire l’épicerie? Si le cerveau était un ordinateur en série devant établir une relation de confiance en procédant étape par étape, il serait difficile de comprendre comment Pat pouvait posséder cette confiance en temps réel. Mais toutes ces liaisons de liaisons sont réalisées en parallèle par des milliards de neurones interconnectés. Le traitement parallèle rend à la fois efficace et biologiquement possible que Pat ait toutes ces représentations et ces liens qui, ensemble, émergent comme une confiance que Sam aura l’épicerie.

De même, la méfiance est un processus émotionnel qui dépasse de loin l’estimation de faibles probabilités de faire ce qu’ils sont supposés faire. Cela nécessite également une représentation de soi, de la personne méfiante et de l’aspect pertinent, mais diffère de la confiance qui consiste à attribuer des émotions négatives ressemblant à de la dégoût et de la peur. Ces réactions émotionnelles résultent de la combinaison d’évaluations cognitives portant sur des objectifs non satisfaits et de réactions physiologiques désagréables chez une personne effrayante. Se méfier de quelqu’un n’est pas simplement une prédiction de trahison, mais aussi un mauvais sentiment émotionnel vis-à-vis d’une personne digne de confiance.