Juste pour être en sécurité, devriez-vous croire en Dieu?

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L'un des arguments les plus courants que j'entends contre la vie non religieuse et humaniste est l'affirmation que la croyance en Dieu est l'approche «sûre». Les principes de la religion traditionnelle peuvent sembler invraisemblables dans le monde moderne, selon l'argument, mais mieux vaut prévenir que guérir.

Cet argument est essentiellement une manifestation moderne de ce qu'on appelle le pari de Pascal. Le philosophe français du dix-septième siècle, Blaise Pascal, a expliqué son pari en considérant quel parti, croyant ou non-croyant, risque davantage dans le grand schéma. Si le croyant a tort et que l'athée a raison, Pascal a soutenu que, après la mort, le croyant n'est pas pire que l'athée. Mais si l'athée a tort, la damnation éternelle l'attend. Ainsi, mieux vaut croire, juste pour être en sécurité.

Cette position «juste pour être en sécurité» pose de nombreux problèmes, dont plusieurs ont même été soulevés par les contemporains de Pascal. Comme nous le verrons, cependant, dans le monde d'aujourd'hui, la position de Pascal est encore plus difficile à défendre.

Un problème clé, reconnu même par Pascal, est que l'on ne peut pas forcer à croire. C'est-à-dire, l'incrédulité n'est pas un choix. Si l'on pense que les doctrines religieuses sont fausses, il est difficile d'imaginer que prétendre les croire va duper un Dieu tout-puissant et omniscient. À cela, Pascal et ses défenseurs invitent l'incroyant à essayer au moins de croire. "Efforcez-vous alors de vous convaincre," conseilla-t-il au sceptique.

Même en prenant ce conseil, cependant, il faut encore se demander: Quelle religion devrais-je croire? Les chrétiens ont-ils raison, ou est-ce les musulmans? Ou devrais-je me convertir au judaïsme? Ou l'hindouisme, le bouddhisme ou autre chose? Et les questions ne s'arrêtent pas là, puisque les différences sectaires exclusives au sein de ces religions réduisent la probabilité de choisir la «bonne» croyance encore plus loin. Catholique, protestant ou orthodoxe? Calviniste ou luthérienne? Sunnite ou chiite? Et si, de toutes les doctrines religieuses contradictoires, le verset qui est juste est Apocalypse 7: 4, qui dit que seulement 144 000 personnes entreront au ciel? Les chances ne sont bonnes pour aucun d'entre nous.

Cela peut sembler un bourbier, et c'est le cas, mais si l'on considère pleinement l'exercice, on peut en conclure que, selon la propre logique de Pascal, c'est un argument convaincant pour l'athéisme: N'est-il pas possible que Dieu récompense les athées?

Pour comprendre cela, considérons que l'hypothèse sous-jacente dans la position «juste pour être sûr» est qu'il pourrait y avoir un Dieu qui nous juge après la mort . Aussi invraisemblable que cela puisse paraître à un sceptique, acceptons-le simplement pour le plaisir de la discussion. Donc, si nous devons supposer qu'il y a une déité qui juge, quels sont les critères de ce Dieu pour nous juger? Plus précisément, pourquoi devrions-nous supposer que le chemin vers le salut peut être trouvé parmi l'un des nombreux systèmes de croyance anciens, alors qu'il est tout aussi possible que Dieu récompense ceux qui, pensant de manière critique et utilisant leur raison donnée par Dieu, rejettent ces anciennes doctrines et tendre pour plus de preuves? C'est-à-dire que l'existence même des dogmes invraisemblables pourrait être la manière de Dieu de nous tenter, de voir lequel de nous a la force et l'indépendance d'esprit. La félicité éternelle attend le penseur critique!

Ou pas. En tant qu'humaniste, bien sûr, je pense que l'idée d'un Dieu récompensant ma laïcité après la mort est absurde, mais pas plus absurde que l'idée qu'un Dieu omnipotent et omniscient va récompenser Newt Gingrich et Jerry Falwell.

En fin de compte, la croyance ou l'incrédulité est une affaire personnelle, et les gens peuvent trouver la tranquillité d'esprit d'une grande variété de façons. Mais le pari de Pascal ne doit pas être considéré comme un moyen rationnel et logique de valider le théisme, car il est clair que ce n'est pas un argument contre la position athée ou agnostique. Si quelqu'un est incliné vers l'incrédulité, on peut respirer facilement en sachant que ses chances de bonheur éternel sont aussi fortes que celles de n'importe quel croyant. Le non-croyant peut être fidèle à elle-même sans prétendre accepter quelque chose qu'elle rejette à l'intérieur. Peut-être plus important encore dans le monde moderne, elle n'a aucune raison d'embrasser et de valider extérieurement les institutions et les systèmes de croyances qui, dans son cœur, ne méritent aucune loyauté et constituent souvent des obstacles à un monde meilleur.

@ahadave