Pensées dans le cerveau, éveillé et endormi

Dans le post précédent, j'ai passé en revue une étude récente qui a examiné comment le contenu de la pensée change de l'éveil, à la chute du sommeil, au rêve. La principale conclusion était que, alors que dans la vie éveillée nous avons tendance à contrôler nos pensées dans une certaine mesure, lorsque nous nous endormons, ces pensées semblent soudainement apparaître sans que nous ayons eu l'intention de le faire. En psychologie, nous nous référons à des pensées que nous sommes conscients de créer et de diriger comme «métacognitives», et c'est précisément un manque de métacognition qui ponctue si souvent le monde des rêves.

Un autre article récent a exploré ce concept à un nouveau niveau; les auteurs ont cherché à savoir ce que fait le cerveau lorsque nous avons des pensées spontanées au réveil et au sommeil, et si cette activité cérébrale peut être liée à la «métacognition». Plus précisément, ils s'attendaient à ce qu'il se produise une activité cérébrale commune au cours des pensées de veille et de sommeil, mais que le domaine d'activité lié à la métacognition soit peut-être diminué pendant le sommeil.

Pour l'étude, les auteurs ont échantillonné les pensées des participants pendant l'éveil silencieux, le sommeil de stade 2 NREM (N2), et le sommeil paradoxal. Soixante-neuf individus en bonne santé entre 25 et 64 ont été recrutés pour participer à l'expérience.

Collecte de pensées pendant le réveil et le sommeil

Afin de goûter aux pensées des participants pendant le réveil, les participants se sont assis devant un ordinateur et se sont concentrés sur une croix au centre de l'écran pendant 30 minutes. De temps en temps (environ une fois par minute, à des intervalles aléatoires), un son indiquait au participant de signaler immédiatement ce qui lui traversait l'esprit. Ils évaluaient ensuite à quel point le rapport était «pensé» et combien d'efforts ils mettaient dans la pensée. Par exemple, si quelqu'un observait simplement le fait qu'ils avaient faim, cela ne serait pas très réfléchi et n'exigerait pas beaucoup d'effort, alors que si quelqu'un essayait de lister tout ce qu'ils avaient à faire après l'expérience, ce serait à la fois pensif et actif.

Pour recueillir les schémas de pensée pendant le sommeil, les participants ont été réveillés plusieurs fois pendant la nuit pendant des périodes spécifiques de sommeil (environ 20 minutes d'intervalle seulement pendant le sommeil de stade 2 et le sommeil paradoxal). On leur a de nouveau demandé de rapporter ce qui leur traversait l'esprit, puis ils ont répondu aux mêmes échelles de pensée et d'effort.

Les rapports des participants ont ensuite été notés par les juges, qui ont d'abord classé si les rapports pouvaient être considérés comme des expériences à «faible réflexion» ou «à haute réflexion», puis ont noté l'étendue de la «métacognition» dans les rapports.

Au total, 869 rapports d'éveil, 157 rapports N2 et 107 rapports de sommeil paradoxal ont été notés. Les tests à haute réflexion étaient plus fréquents dans les rapports d'éveil (75%) que dans les rapports de sommeil N2 (45%) ou les rapports de sommeil paradoxal (62%). En outre, les pensées éveillées ont été notées significativement plus élevées sur la «métacognition» que les pensées pendant le sommeil N2 ou REM.

Corrélats neuraux de la pensée

Pour la partie imagerie cérébrale de l'étude, 13 participants ont été sélectionnés pour analyser l'activité EEG à haute densité pendant le sommeil et le sommeil NREM; et 10 participants ont été sélectionnés pour analyser l'EEG à haute densité pendant le sommeil paradoxal. Cela a été fait afin de comparer l'activité cérébrale entre les rapports à basse réflexion et à haute réflexion, et entre les pensées à faible et à haut dans la métacognition.

Pendant le sillage, les rapports de haute pensée étaient associés à une diminution de la puissance delta (1-4 Hz) par rapport aux rapports bas sur plusieurs zones du cerveau, y compris le cortex cingulaire midcingulate et postérieur, le cortex prémoteur et le cortex préfrontal médian. Un schéma similaire a été trouvé pour le sommeil de stade 2 de la NREM, avec une diminution de la puissance delta pour les rapports de haute pensée dans plusieurs des mêmes zones, en particulier le cortex médullaire, mais pas dans le cortex préfrontal. Dans le sommeil paradoxal, le pouvoir delta diminué pour les rapports de haute pensée était encore plus grand sur le cortex midcingulate, mais n'a pas montré d'autres similitudes avec wake et N2.

Il est à noter que, dans les trois États, le cortex médio-réticulé différencie la haute pensée de la basse-pensée, ce qui indique que cette région est un substrat neural commun de la pensée à travers l'éveil et le sommeil.

Lors de l'examen de rapports présentant une métacognition élevée, les auteurs ont trouvé une diminution du pouvoir delta sur le cortex préfrontal médian par rapport à ceux présentant une faible métacognition. Ce schéma est similaire à celui observé pour les rapports de haute réflexion par rapport à ceux de faible réflexion, mais semble spécifique au cortex préfrontal, par opposition au cortex midcentré.

Résumé

Dans l'ensemble, les résultats indiquent que des niveaux élevés de pensée étaient associés à l'activation de la région de midcingulate dans les trois états. Cette découverte suggère que les pensées partagent un certain substrat neural à travers différents états de sillage et de sommeil, malgré que ces états aient des profils neurophysiologiques très distincts.

Néanmoins, les pensées éveillées ont un contenu métacognitif plus élevé que les pensées rêveuses, ce qui correspond à notre tendance au réveil à penser consciemment à nos pensées, nos sentiments et notre comportement, tandis que les pensées rêveuses semblent être plus spontanées. Cette forme de métacognition dans le sillage semble être associée à l'activité dans le cortex préfrontal, qui est réduite pendant le sommeil.