Trouver la profondeur spirituelle dans nos relations

Comment notre désir d’intimité est un désir sacré.

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Source: Image Pixabay par Cuncon

Selon la théorie de l’attachement et les neurosciences, nous avons besoin d’une connexion. Les êtres humains ne se développent pas sans relations sûres. Si nous cherchons plus profondément dans ce désir, qu’est-ce que c’est vraiment? Serait-ce synonyme d’un désir spirituel qui est au cœur même de ce que signifie être humain?

Le mot “spiritualité” peut évoquer quelque chose d’un autre monde ou transcendant. Nous pouvons voir cela comme une poursuite de pratiques qui nous connectent à une plus grande présence que nous appelons Dieu ou illumination. Mais au lieu de poursuivre une spiritualité verticale de transcendance, à quoi cela ressemblerait-il de poursuivre une spiritualité horizontale qui nous invite à être éveillés dans nos vies et nos relations quotidiennes?

Spiritualité horizontale

Martin Buber est un philosophe spirituel juif renommé qui a eu une révélation après une tragédie. Un jour, absorbé dans la prière dans sa chambre, un étudiant a visité. Buber a écouté, mais a été distrait par son désir de retourner à sa pratique spirituelle. Buber a ensuite été horrifié d’apprendre que l’étudiant s’était apparemment tué.

La prise de conscience qu’il n’était pas totalement attentif à la souffrance de cet homme a été un moment crucial dans la définition de la vision de Buber, qui consiste à amener la spiritualité dans des relations. L’essence de la foi, at-il réalisé, n’est pas «la poursuite d’expériences extatiques, mais… une vie attentive envers les autres, la vie de« moi et toi »dans la rencontre».

Buber a ensuite écrit I and Thou, qui traite de la manière dont le maintien d’une présence pleinement ouverte et sans jugement avec les autres est au cœur de la vie spirituelle.

La méditation et la pratique spirituelle peuvent être très bénéfiques. Mais comme je l’explique dans mon livre, Dancing with Fire, ces pratiques n’améliorent pas nécessairement nos relations. Nous devons apprendre à danser habilement avec nos sentiments et nos aspirations en tant que partie importante de tout chemin spirituel.

Dans A Path with Heart, l’enseignant de méditation et psychologue Jack Kornfield révèle comment la méditation peut nous détourner de nos sentiments humains importants:

La méditation m’a beaucoup aidé avec mes relations humaines. … Je pourrais faire une méditation de bonté pour mille êtres ailleurs, mais j’ai eu du mal à établir des liens intimes avec une personne ici et maintenant. J’avais utilisé la force de mon esprit dans la méditation pour réprimer les sentiments douloureux et, trop souvent, je ne reconnaissais même pas que j’étais en colère, triste, en deuil ou frustré longtemps plus tard.

La divulgation de Kornfield reflète l’expérience de nombreuses personnes qui ont découvert que la pratique de la méditation ne se convertissait pas automatiquement en une vie émotionnelle saine et en relations saines. La méditation seule ne suffit pas.

Dans le même ordre d’idées, Tara Brach, professeur de psychologie et psychologue, écrit que la méditation seule ne suffisait pas à soigner les blessures émotionnelles de beaucoup de ses élèves:

Ils ont supposé que leur sentiment d’inadéquation serait transcendé par une pratique dédiée à la méditation. Pourtant, même si la méditation les a aidés de manière importante, ils trouvent que de profondes poches de honte et d’insécurité ont une persistance obstinée.

Faire de la place aux sentiments

La pleine conscience signifie être présent à ce que nous vivons dans le moment présent. Il est facile d’utiliser la méditation pour abandonner trop rapidement les sentiments désagréables plutôt que d’être généreusement présents avec eux – pas trop près ou trop loin.

Le focusing, développé par Eugene Gendlin, est une sorte de pratique de la pleine conscience qui nous guide à être présent avec nos sentiments et notre sens de ce qu’ils pourraient essayer de nous dire sans être submergés par eux. L’expérience somatique, développée par Peter Levine, est un moyen utile de soigner un traumatisme en faisant appel à nos sentiments.

La pleine conscience est une pratique douce qui consiste à accueillir tout ce que nous expérimentons, qu’il soit agréable ou désagréable. Jason Siff, professeur de méditation, explique comment il permet des sentiments tels que la colère, la peur, la douleur et le désir de naître:

Assis encore avec ces sentiments, j’ai appris à les tolérer et finalement à les explorer tranquillement et en douceur.

Même avec diligence, nous pourrions méditer, prier ou répéter des affirmations, le ressac des traumatismes anciens et des blessures émotionnelles peut saper nos aspirations spirituelles. Les sentiments sont une porte d’entrée dans notre vie émotionnelle et un pont qui nous relie aux autres.

Faire place à toute la gamme de nos émotions humaines nous permet de trouver plus de paix avec eux. À mesure que nous devenons plus doux avec des sentiments qui pourraient être difficiles ou troublants, nous devenons plus à l’aise avec nous-mêmes. S’accepter nous permet de voir et d’accepter les gens tels qu’ils sont plutôt que de les juger ou de les analyser. Nous cultivons des relations humaines plus satisfaisantes lorsque nous devenons plus relationnels avec nous-mêmes.

Être relationnel

Notre potentiel spirituel ne consiste pas à atteindre un état de conscience extraordinaire retiré de la vie quotidienne. Il s’agit plutôt d’ouvrir au précieux don d’être connecté et vivant en ce moment. Comme Buber l’a découvert, la spiritualité consiste à vivre avec un cœur disponible et sans défense. Comme Buber l’a dit, «toute vie réelle se rencontre». Le sentiment d’appartenance qui vient de vivre dans nos profondeurs peut satisfaire un désir profond et sacré.

Avancer vers la libération signifie danser avec grâce avec la vie qui coule en nous et en dehors de nous. Notre vie devient alors notre méditation au lieu d’être restreinte au moment où nous sommes assis sur le coussin. En vivant avec plus d’ouverture, de présence et de joie, nous devenons plus intimes avec la vie. Cette intimité devient notre pratique spirituelle.