Les plats réconfort vous font-ils vraiment du bien?

La recherche révèle le lien surprenant entre la nourriture et l’humeur.

Lorsque vous entendez le terme «nourriture réconfortante», vous pouvez visualiser une purée de pomme de terre, des biscuits et une sauce, ou un macaroni au fromage, éventuellement suivie d’une boule de crème glacée. Mais les aliments indulgents nous apportent-ils vraiment du réconfort? Ou une telle intempérance procure-t-elle un plaisir sensoriel fugace suivie d’une culpabilité à propos de notre régime alimentaire?

Les recherches révèlent que, même si certains plaisirs coupables vous feront vraiment sentir bien à court terme, votre désir de prendre un chocolat au lieu d’une carotte peut également dépendre de votre humeur.

Nourriture réconfortante

Les personnes qui réconfortent pour se réconforter cherchent souvent à satisfaire leurs besoins émotionnels et non la faim. Jordan D. Troisi et al. (2015) ont mené deux études pour explorer les circonstances menant à la consommation d’aliments réconfortants [i]. Ils ont découvert dans la première étude que les individus attachés de manière sécurisée préféraient le goût des aliments réconfortants (croustilles par exemple), après avoir été menacés par leur identité. Dans la deuxième étude, ils ont constaté que les personnes bien attachées mangeaient plus de nourriture réconfortante en réponse au «sentiment naturel d’isolement».

Troisi et al. Commencez par reconnaître les recherches antérieures expliquant le phénomène et la préférence pour les aliments réconfortants. Ils définissent les aliments réconfortants comme des aliments que les gens mangent en fonction de circonstances spécifiques, afin de se sentir à l’aise ou psychologiquement à l’aise. Ils notent que de nombreuses personnes consomment des aliments réconfortants dans le but d’échapper aux émotions négatives, même si l’efficacité d’une telle tentative d’automédication est discutable.

Ils notent que les aliments réconfortants peuvent créer des liens relationnels, un résultat particulièrement prononcé chez les personnes qui sont en sécurité dans l’attachement (qui ont des liens sociaux étroits). Les aliments réconfortants sont apparemment liés au contexte, à l’expérience et aux «associations relationnelles avec les aliments».

Ils reconnaissent que de nombreuses recherches antérieures ont démontré ce que beaucoup de gens reconnaissent instinctivement, à savoir que les gens se tournent vers des aliments qui procurent un confort émotionnel sous forme d’auto-médication lorsqu’ils sont sous stress psychologique.

Plus que de la purée de pommes de terre

Même si nous pensons avoir une assez bonne idée basée sur l’expérience, la question demeure, du moins aux fins de recherche, qu’est-ce qui peut être qualifié de réconfort? Toutes les personnes sont-elles «réconfortées» par les mêmes plats?

Malgré les stéréotypes, Troisi et al. Notez que les aliments réconfortants ne correspondent pas à la malbouffe. En termes simples, les aliments réconfortants sont des aliments qui produisent un état émotionnel agréable. Les définitions autodéclarées de ce qui constitue un aliment réconfort mettent l’accent sur l’expérience et le contexte de consommation, ainsi que sur les associations et les liens relationnels avec l’aliment en question.

Pour certaines personnes, cependant, les plats réconfortants ne sont pas une question de choix de menu, mais de mentalité.

L’humeur influence le choix des aliments

Dans un article intitulé «De meilleures humeurs pour mieux manger? Comment l’influence de l’humeur sur le choix d’un aliment» (2014), Meryl P. Gardner et al. a exploré le lien entre la nourriture et l’humeur. [ii]

Ils ont commencé par citer des recherches pour documenter la réalité que beaucoup de gens mangent pour faire face à des émotions négatives telles que la frustration, la peur, l’ennui, le stress ou l’anxiété. Ils notent que les aliments utilisés pour contrer de tels états affectifs négatifs sont généralement sucrés, gras, riches en glucides et indulgents, car de tels choix procurent une satisfaction immédiate et peuvent même avoir des avantages psycho-physiques.

Quel est l’impact des humeurs positives sur le choix des aliments par rapport à l’humeur négative? Au travers de quatre expériences, Gardner et al. ont trouvé que la réponse était liée à la recherche d’avantages à long terme par rapport aux avantages à court terme. Ils ont constaté que l’humeur positive indique des objectifs à long terme tels que la santé, ce qui entraîne des choix alimentaires plus sains, tandis que l’humeur négative suscite le désir d’une gestion plus immédiate de l’humeur, ce qui entraîne une préférence pour les aliments gourmands.

Une nourriture saine procure aussi du confort

Certains aliments sains procurent un «réconfort» en réduisant le stress et l’anxiété. Selon un article de Jessica Shelton intitulé «8 aliments qui aident à soulager l’anxiété et le stress», ces aliments réconfortants comprennent l’avocat, les amandes, la dinde saumon – ce que Shelton suggère de remplacer le steak [iii].

Shelton, qui cite plusieurs études dans son article, suggère que les échanges d’aliments peuvent accroître le bien-être émotionnel. Il s’agit notamment de remplacer le poulet frit par de la dinde maigre, d’avoir des myrtilles au lieu de bonbons sucrés et d’associer du yogourt à vos céréales au lieu de lait.

Parler est sans glucides

De toute évidence, il existe des moyens plus sains de réagir à l’anxiété et au stress que le chargement en glucides ou la chasse au sucre. De nombreux experts affirment que l’un des meilleurs moyens de traiter la négativité, la peur ou l’anxiété liée à la situation ne consiste pas à manger, mais à parler.

Une solution potentielle consiste alors à prendre le téléphone au lieu du cookie jar. Parler de pensées et de sentiments peut réduire le désir de rechercher des formes de confort moins bénéfiques, ce qui vous permet de maintenir des pensées saines et un mode de vie sain.

Références

[i] Jordan D. Troisi, Shira Gabriel, Jaye L. Derrick et Alyssa Geisler, «Menace d’appartenance et de préférence pour un plat réconfortant parmi les personnes solidement attachées», Appetite, vol. 90, 2015, 58–64.

[ii] Meryl P. Gardner, Brian Wansink, Junyong Kim et Se-Bum Park, «De meilleures humeurs pour mieux manger? Comment l’influence de l’humeur sur le choix des aliments», Journal of Consumer Psychology, vol. 24, non. 3, 2014, 320-335.

[iii] https://www.psycom.net/foods-that-help-with-anxiety-and-stress/