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“Pourquoi ne part-elle pas?” Une question que beaucoup d’entre nous posent en réaction à une histoire de violence conjugale. J’entends trop souvent cette déclaration dans mes groupes de rétablissement de femmes avec des partenaires de contrôle: “Pourquoi n’ai-je pas simplement quitté?”
Cette réaction est au cœur du problème et de la croyance erronée selon laquelle une femme victime de violence a une agence – une capacité à exercer un pouvoir – dans sa relation, alors que le contraire est vrai.
De la recherche, nous savons que les femmes victimes de violence psychologique ont moins d’auto-efficacité, ce qui leur donne le sentiment d’avoir une influence sur leur vie, que les femmes qui ne sont pas maltraitées.
Les femmes qui ont des partenaires de contrôle subissent une condition de coercition lente, insidieuse et presque invisible qui les emprisonne dans leurs relations intimes. Si bien caché, cette piégeage peut rester indétectable même par la femme elle-même.
Ne sachant pas ce qui se passe, les femmes minimisent naturellement et nient les problèmes avec leurs partenaires intimes. C’est un comportement tellement ancré dans notre culture et nos attentes sociales (Grijalva et al.) Que les femmes ne le voient pas ou ne le comprennent pas. En même temps, l’expérience d’une femme lui fait perdre l’estime de soi et la confiance en sa propre perception, ce qui rend encore plus difficile de voir la vérité.
Entraves psychologiques
Un partenaire de contrôle cherche à maîtriser en utilisant des tactiques de violence psychologique qui contraignent et persuadent son partenaire à sa façon de penser. Dans son livre bien reçu Brainwashing: The Science of Thought Control (2004), Kathleen Taylor explique que lorsqu’un individu utilise des tactiques abusives dans une structure sociale de base, telle qu’un couple ou une famille, il est possible de prendre le pouvoir sur un autre humain étant. Lorsque cela se produit, c’est l’une des expériences les plus intenses et les plus dommageables pour les personnes impliquées.
Impact de l’abus psychologique
Les personnes qui contrôlent sont habiles à créer la confusion, la peur et le doute de soi chez la personne ciblée. Ils sont des experts pour blâmer les autres, et le reproche de soi peut en résulter, causant de la honte douloureuse, de la culpabilité et même de la haine de soi dans des situations extrêmes. Ces sentiments négatifs contribuent à l’anxiété, à la dépression, aux pensées suicidaires, aux traumatismes et à une faible estime de soi.
Des symptômes liés au stress, tels que maux de tête, engourdissement, épuisement et perte de mémoire, peuvent apparaître. Une réaction traumatique courante est un état de «gel», où l’on se détache de la sensation pour ne pas ressentir la douleur. En fin de compte, dans un état de faiblesse, il est plus difficile de résister à l’agresseur à la maison.
Au fil du temps, avec une exposition continue à une personne de contrôle, un partenaire ciblé n’est plus aussi fort, aussi confiant ou aussi riche qu’avant. La coercition diminue qui elle est: son sens de la compétence, sa motivation et son ambition, et sa maîtrise et son contrôle sur sa vie. Elle éprouve une perte d’elle-même ou de parties d’elle-même, érodant son identité.
C’est le déclin – son état de fatigue ou son affaiblissement – qui ajoute au sentiment de vulnérabilité qui peut la conduire à se sentir incapable de se protéger en partant.
Ce qui aide à retrouver l’agence
C’est à travers le processus de récupération consistant à déballer l’expérience et à «voir» les tactiques coercitives incorporées dans son comportement qu’elle peut alors reconnaître à quel point elle est devenue impuissante et piégée.
Les tactiques coercitives ont des blessures cachées. Voir comment sa santé mentale et physique a été affectée par son comportement lui donne la preuve et la validation de la maltraitance de son partenaire. C’est cette profonde conscience de sa santé déclinée et des causes qui constituent le plus grand appel au réveil.
En rétablissement, les femmes se reprennent. Ils retrouvent leur identité – leurs forces, sentiments de confiance et compétence perdus. Ils trouvent la compassion de rester aussi longtemps qu’ils le font.
Du point de vue de la force émotionnelle renouvelée, les femmes vivent le retour de l’influence sur leur propre vie. C’est souvent alors seulement qu’ils peuvent prendre la décision de s’attaquer à la violence avec leur partenaire et voir ce qui est possible ou prendre des mesures pour quitter la relation.
Votre santé (ou celle d’une personne que vous connaissez) a-t-elle été minée par le comportement de votre partenaire intime?
Si vous avez répondu oui à certaines ou à la plupart de ces questions, vous en tirerez profit en explorant plus avant si votre partenaire vous contrôle.
© Lambert
Les références
Grijalva, Emily, Newman, Daniel A., Tay, Louis, Donnellan, M. Brent, Harms, PD, Robins, Richard W., Yan, Taiyi. Différences de genre dans le narcissisme: une revue méta-analytique. Bulletin psychologique, vol 141 (2), mars 2015, 261-310