Utiliser les ondes cérébrales pour détecter le TDAH: que dit la science?

Source: Kieran Maher, Wikimedia Commons

Le problème du diagnostic de TDAH

Comme beaucoup d'Américains, je pense que le TDAH est sur-diagnostiqué. Ce surdiagnostic n'est pas un signe que le TDAH n'existe pas, juste que les cliniciens ne sont pas assez précis pour identifier quand il est présent ou absent. L'affirmation de certains selon laquelle le surdiagnostic prouve en quelque sorte que le TDAH n'existe pas est une foutaise. Comme les observations d'Elvis à Kalamazoo, c'est une position ténue qui ignore la plus grande tendance de la preuve. Le surdiagnostic du TDAH est un problème de pratique clinique.

Malgré les rapports des médias, le soutien scientifique du TDAH n'est pas vraiment controversé. Les critères officiels pour diagnostiquer le TDAH (DSM-5) sont un peu vagues mais suffisamment spécifiques pour que le TDAH se distingue théoriquement des autres affections avec des symptômes similaires. Le plus gros problème dans le diagnostic du TDAH semble être humain. Trop souvent, il est diagnostiqué avec seulement deux ou trois questions dans le cabinet d'un médecin ou en utilisant un dispositif de dépistage bref. Ça ne va pas le couper.

Il est tout simplement impossible qu'un clinicien qui effectue un dépistage de deux minutes des symptômes du TDAH (sans antécédents développementaux détaillés, données de tests cognitifs et évaluation de conditions de présentation similaire) puisse le faire correctement la plupart du temps. En outre, certains cliniciens ont tendance à voir le TDAH quand il n'est même pas présent! Donner un diagnostic de TDAH à chaque patient qui franchit la porte n'est pas probable, précis ou utile. La meilleure façon d'établir un diagnostic de TDAH est d'effectuer une évaluation détaillée qui incorpore les symptômes de l'individu, l'historique de développement, la performance du test cognitif et les commentaires d'autres personnes qui le connaissent bien. Toutes ces informations sont ensuite soigneusement pesées pour confirmer un diagnostic probable de TDAH, tout en montrant également que les symptômes ne sont pas dus à une autre condition, comme la dépression, l'anxiété, un traumatisme crânien ou d'autres conditions.

Données sur les ondes cérébrales dans le diagnostic du TDAH

Le diagnostic du TDAH peut donc s'améliorer. C'est un trouble difficile à identifier avec précision parce que d'autres conditions peuvent ressembler au TDAH, et parce qu'il n'a aucun signe révélateur ou marqueur biologique qui le donne.

Un outil prometteur pour améliorer le diagnostic du TDAH utilise des ondes cérébrales mesurées sur un électroencéphalogramme (EEG). Vous connaissez peut-être l'EEG comme une mesure diagnostique utilisée dans l'épilepsie ou d'autres troubles neurologiques. Approuvé en 2013 par la FDA, le produit, appelé NEBA®, a été décrit à tort par certains médias comme un remplacement pour les cliniciens diagnostiquant le TDAH. Un article publié en 2015 par Steven Snyder et d'autres auteurs dans la revue Brain and Behavior a documenté une précision diagnostique accrue pour le TDAH en combinant NEBA® avec d'autres outils communs pour identifier la condition, et non comme une méthode autonome. En particulier, NEBA® a semblé utile pour distinguer le TDAH des autres syndromes apparents similaires, ce qui constitue un défi pour de nombreux cliniciens. NEBA® est actuellement disponible uniquement pour les enfants de moins de 18 ans, il ne peut donc pas être utilisé avec des patients adultes.

La relation entre le TDAH et les ondes cérébrales n'est pas une idée nouvelle, et elle n'est pas seulement étudiée aux États-Unis. En fait, un article publié en 1974 par Loring Burnett et Frederick Struve a discuté de l'utilisation des résultats de l'EEG pour diagnostiquer la dysfonction cérébrale minimale, une incarnation antérieure du TDAH. Et une étude réalisée en 2015 par un groupe à Séoul, en Corée du Sud, a montré que la précision diagnostique du TDAH s'améliorait en combinant les résultats de l'EEG avec un test informatisé d'attention soutenue.

Regarder les données EEG pourrait bien aider à améliorer la précision diagnostique du TDAH. Cependant, les cliniciens doivent être plus minutieux et méticuleux dans leur évaluation clinique du TDAH et d'autres troubles connexes, afin d'identifier et de traiter les personnes atteintes du trouble et de réduire les problèmes persistants de surdiagnostic qui subsistent.