Vivre à l’étranger stimule-t-il la compétence interculturelle?

Une nouvelle étude révèle que seulement 3 mois à l’étranger peuvent produire des effets bénéfiques.

La compétence interculturelle – la capacité d’interagir efficacement avec des personnes culturellement différentes – est une compétence précieuse, surtout si vous vivez dans un pays riche en immigrants et diversifié sur le plan culturel, comme les États-Unis. Les éducateurs et les PDG ont depuis longtemps supposé que vivre à l’étranger est un excellent moyen de renforcer les compétences interculturelles. Mais est-ce vraiment vrai?

Catie White, used with permission

Source: Catie White, utilisée avec permission

Les chercheurs ont étudié l’impact des expériences internationales sur la compétence interculturelle (ICC) depuis près de 20 ans. La plupart des études ont trouvé une relation positive entre vivre à l’étranger et la CPI.

Malheureusement, de nombreuses études antérieures étaient limitées par des faiblesses méthodologiques. Certaines études ont mesuré l’ICC à un moment donné, lorsque les résidents sont rentrés chez eux, au lieu de mesurer l’ICC avant et après une expérience internationale, puis de comparer la différence. D’autres études se sont appuyées sur des mesures d’auto-évaluation qui étaient sujettes à des biais de réponse tels que le voeu pieux et la désirabilité sociale. De nombreuses études avaient des échantillons de petite taille ou examinaient exclusivement des étudiants américains.

Entrez Fabian Wolff et Christoph Borzikowsky, deux psychologues à l’Université de Kiel en Allemagne. Ils ont récemment publié les résultats d’une étude visant à remédier à certaines des limites méthodologiques des études antérieures.

Wolff et Borzikowsky ont recruté 273 adultes allemands pour participer à une étude en deux phases. La plupart des participants étaient des jeunes femmes n’ayant jamais vécu à l’étranger et n’ayant jamais reçu de formation interculturelle.

Les participants ont rempli un questionnaire en ligne à deux moments différents, d’abord en juin 2015 et à nouveau en janvier 2016. Certains éléments du questionnaire évaluaient le CCI en demandant aux participants d’être en accord ou en désaccord avec des déclarations telles que: J’utilise diverses sources d’informations “et” je suis bon pour la médiation entre des personnes ayant des intérêts contradictoires “.

D’autres éléments ont évalué ICC avec une tâche de jugement situationnel. Les participants ont été invités à imaginer six scénarios différents et à choisir un moyen de répondre à chaque scénario. Un scénario, par exemple, concernait les nouvelles heures de travail dans une entreprise basée à l’étranger. La participante accepterait-elle simplement le nouvel horaire de travail, chercherait-il un moyen de modifier les heures de travail ou réfléchir à la raison pour laquelle le nouvel horaire l’a dérangé? (Choisir la dernière option est une indication de la compétence interculturelle.)

Entre l’heure 1 (juin 2015) et l’heure 2 (janvier 2016), environ 70% des participants vivaient dans un autre pays pendant trois mois ou plus. Les 30% restants sont restés chez eux en Allemagne.

Les chercheurs ont comparé les scores ICC des participants au temps 1 et au temps 2 pour voir si une expérience internationale stimulait les niveaux de compétence interculturelle. Comme prévu, les deux groupes – ceux qui vivaient à l’étranger et ceux qui sont restés en Allemagne – ne se sont pas différenciés d’abord en termes de compétence interculturelle. En tant que groupe, ceux qui sont restés en Allemagne n’ont vu aucun changement dans leurs scores ICC au fil du temps.

Cependant, la plupart des participants qui vivaient dans un pays différent avaient des scores ICC plus élevés au temps 2, même s’ils avaient vécu à l’étranger pendant trois mois seulement. L’augmentation des scores globaux de la CPI résultant de la vie à l’étranger n’était pas importante, mais significative.

La plus grande amélioration est survenue dans le domaine de la réflexion sur l’identité culturelle , que les chercheurs ont définie comme “une réflexion intense et constante sur son propre caractère culturel”.

Lorsque nous vivons et travaillons dans un pays différent, nous voyons de première main et chaque jour comment les autres sont façonnés par leur éducation culturelle, ce qui nous amène à réfléchir à la manière dont nos propres pensées et actions sont façonnées par la culture. Ce type de réflexion est un premier pas précieux pour devenir une personne plus perspicace et empathique dans la société mondiale d’aujourd’hui.

Les références

Wolff, F. et Borzikowsky, C. (2018). Compétence interculturelle par des expériences internationales? Une étude de l’impact des séjours éducatifs à l’étranger sur la compétence interculturelle et ses facettes. Journal of Cross-Cultural Psychology , 49 (3), 488-514.