Une étude de neuroimagerie récemment publiée (Vallat et al., 2018) a examiné la relation entre l’anatomie cérébrale et le rappel de rêves. Se souvenir de rêves, c’est la capacité de se souvenir d’un rêve au réveil et, surtout, ne reflète pas nécessairement la fréquence réelle de rêve pendant le sommeil. En effet, certaines personnes peuvent simplement oublier leurs rêves plus souvent que d’autres, même si elles continuent à avoir des rêves pendant le sommeil.
Des études existantes ont montré plusieurs relations entre les traits de personnalité, les traits cognitifs et même l’activité cérébrale et le souvenir de rêves habituels. En fait, les auteurs du présent document ont mis en place un programme de recherche comparant la neurophysiologie des rappels de rêves fréquents et peu fréquents. Par exemple, une étude antérieure a montré que les rappels de rêves fréquents ont un débit sanguin cérébral supérieur dans les régions frontales du cerveau pendant le sommeil et la veille. Un groupe séparé a montré que l’activité électrique dans la région frontale mesurée par EEG est corrélée au rappel de rêve; spécifiquement, une puissance thêta plus élevée dans l’EEG frontal dans la minute qui précède l’éveil est associée à une probabilité accrue de se souvenir d’un rêve (Scarpelli, 2017).
Dans la présente étude, les auteurs ont examiné l’anatomie du cerveau en utilisant une IRM structurelle plutôt que des schémas de flux sanguin cérébral mesurés par une IRM fonctionnelle. Sur la base de résultats antérieurs, on s’attendait à ce que les individus rappelés plus fréquemment aient une densité accrue de matière corticale dans le cortex préfrontal médial.
Dans l’étude, deux groupes de participants ont été comparés. Les personnes dont le rappel était élevé devaient rappeler les rêves au moins 3 jours par semaine, alors que les personnes ayant un faible rappel ne rapportaient que 2 jours de rappel des rêves ou moins par mois. Des analyses anatomiques ont été effectuées pour 92 participants, 46 dans chaque groupe, avec une moyenne d’âge d’environ 22 ans.
Bien que les auteurs n’aient trouvé aucune différence de matière grise entre les participants, ils ont constaté que la densité de la substance blanche était augmentée dans le cortex préfrontal médial par rapport aux patients à faible rappel. Cela n’a pas été trouvé pour d’autres régions d’intérêt, y compris l’amygdale et l’hippocampe.
Les résultats sont conformes à d’autres découvertes récentes selon lesquelles l’activité corticale peut être associée à un rappel de rêve et la fréquence de rappel de rêve d’un trait correspond à des différences anatomiques dans la densité de la substance blanche de la région frontale. Bien que les résultats actuels suggèrent un trait en corrélation avec le souvenir de rêve, les travaux antérieurs des auteurs sur la TEP ont montré que les rappels fréquents de rêve ont augmenté le flux sanguin dans la région préfrontale pendant le sommeil et le réveil, ce qui suggère que cette activité peut jouer un rôle dans la production de rêves plutôt que simplement dans le souvenir d’un rêve. Dans tous les cas, le rappel des rêves semble reposer à la fois sur des facteurs individuels (anatomie du cerveau, fonctions cognitives, par exemple) et sur des facteurs d’état tels que l’heure de la nuit, le stade du sommeil ou l’activité corticale pendant le sommeil.
Références
Vallat, R., Eichenlaub, JB, Nicolas, A. et RUBY, PM (2018). La fréquence de rappel des rêves est associée à la densité de substance blanche du cortex préfrontal médian. Frontiers in Psychology, 9, 1856.