Sans espoir

Pourquoi les nouvelles directives de l’APA pour les garçons et les hommes peuvent faire plus de mal que de bien.

Je trouve ironique qu’un domaine qui a prouvé les dangers de l’étiquetage des personnes semble le plus prêt à le faire. De nombreuses études montrent que les personnes que nous qualifions de noir, blanc, riche, pauvre, intelligent ou simple paraissent plus sombres, plus blanches, plus riches, plus pauvres, plus intelligentes ou plus simples simplement parce que nous les avons qualifiées ainsi. Pourquoi est-ce que nous semblons être tombés dans le même piège en matière de genre?

En tant que clinicien en plein essor qui travaille principalement avec des vétérans de sexe masculin, je suis profondément préoccupé par l’impact que les nouvelles directives de l’APA, publiées plus tôt ce mois-ci, pourraient avoir sur les hommes que je vois en traitement et les hommes qui en ont besoin. Nous savons qu’il est également très improbable que les hommes qui se disent très masculins se présentent pour des services. Cela est particulièrement vrai pour une grande partie de la population d’anciens combattants où les problèmes de stigmatisation empêchent un grand nombre de personnes de rechercher des soins.

Pour certains, cela pourrait prouver le point de vue de l’APA selon lequel la masculinité traditionnelle est préjudiciable, mais la réalité est beaucoup plus complexe. La stigmatisation n’est enracinée dans aucune chose. Si c’était le cas, il ne resterait pas un monolithe et son éradication ne constituerait pas un tel défi.

La mauvaise mise en œuvre des lignes directrices par l’APA et les titres sensationnels qui en résultent pourraient encore stigmatiser un groupe de plus en plus isolé, incompris et abandonné. Il semble possible, sinon probable, que cet effort s’avère plus préjudiciable qu’utile.

Meaghan Mobbs, 19 January 2019

Résultats de la recherche Internet “APA masculinité traditionnelle”

Source: Meaghan Mobbs, 19 janvier 2019

Prenez une minute pour rechercher «masculinité traditionnelle APA». Ce que vous trouverez est que ceux qui sont déjà profondément ancrés dans leurs propres croyances concernant la masculinité, pour le meilleur ou pour le pire, profitent de ce moment pour se plonger plus profondément dans leur peau. Ceux qui s’identifient comme très masculins se sentent attaqués et ceux qui se sentent attaqués par la masculinité traditionnelle qualifient toutes les masculinités de dangereuses et toxiques. Nous sommes tous sur le même carrousel et n’allons nulle part.

Malheureusement, à mon avis, ce n’est pas un moment de réparation, mais de plus grande rupture. Comme le comprend toute personne travaillant avec une population très masculine, la confrontation du côté obscur des traits masculins et de leur intégration ultérieure est un travail ténu. La confiance et les rapports doivent être bien établis. Cela ne se fait pas du jour au lendemain ou en thérapie à court terme. En outre, les thérapeutes doivent rester prudents quant à l’inclusion de leurs propres objectifs et idéologies dans la thérapie. Notre travail n’est pas de dire ouvertement à quelqu’un comment vivre sa vie ou quoi croire, aussi tentant que cela puisse être.

Pour les anciens combattants post-11 septembre, beaucoup connaissent déjà des niveaux importants de stress lié à la transition alors qu’ils se réintègrent à la société civile après 17 ans de guerre. Une partie de ce défi semble concilier leurs croyances profondes avec une société qui ne semble pas valoriser les mêmes convictions. Condamner les traits mêmes qui les ont maintenus en vie au combat, c’est comme une trahison de la part de la société pour laquelle ils ont tant sacrifié. Les hommes et les femmes qui présentent bon nombre des traits masculins traditionnels (affirmation de soi, domination, stoïcisme, agressivité, protection et appétit sexuel) ont participé à de nombreuses guerres dans notre pays.

De plus, ceux qui ont assisté aux combats les plus intenses et qui ont été exposés aux événements les plus traumatisants sont principalement des hommes – des hommes qui se sont eux-mêmes choisis parmi des volontaires après le 11 septembre 2001 pour des emplois qui leur garantissaient une exposition au combat. Nous ne pouvons pas, d’une part, exiger leurs services et leurs sacrifices en vertu de nos élus et de notre aversion pour le projet (qui n’exige actuellement pas l’inscription des femmes), puis dénoncer de manière générale les caractéristiques qui les ont poussés à se mettre en danger, alors ne pas avoir à. Alors que les guerres mondiales contre le terrorisme commencent à se faire jour, une grande partie de notre société qui croit en la nécessité de la masculinité traditionnelle semble disparaître.

Tout ce qui est poussé à l’extrême peut être négatif. les traits masculins ne sont pas différents. Ce sont des problèmes qui doivent être résolus et la tragédie est que les directives de l’APA ne fournissent pas de bons résultats aux cliniciens en matière de recommandations d’applications. Il reconnaît que, bien que privilégiés dans certaines régions, les hommes sont marginalisés dans d’autres.

Cette population mérite nos soins et notre attention. Ils méritent des directives afin que nous puissions offrir un traitement efficace. Ils ne méritent pas les étiquettes. En qualifiant de nocive la masculinité traditionnelle, nous commençons à considérer les hommes traditionnellement masculins comme nuisibles. Sur le plan social, cela semble se traduire par des menaces et nous semble vouloir réduire cette «menace». L’ironie est de les atténuer, nous risquons de nous exposer à des risques plus grands. La vérité que nous semblons répugner à admettre, c’est que nous avons besoin d’hommes et de femmes capables de nuire à autrui en temps de guerre. Il serait donc peut-être préférable de commencer par faire honte à tout comportement toxique, et non au genre dont il est issu.