Votre habilitation saine est-elle invalidante?

Quand le soutien contribue au dysfonctionnement.

L’activation est généralement mal accueillie, principalement parce qu’elle est généralement associée à un comportement autodestructeur, comme une dépendance. Une habilitation saine fait en fait partie de toute relation interpersonnelle solide. Dans cet esprit, si nous supprimons l’association négative immédiate autour de l’activation, abordons-la sous l’angle de la psychologie bouddhiste, permettant ainsi d’accepter et d’autoriser. Autrement dit, accepter le comportement d’une autre personne sans jugement, puis permettre à cette personne d’adopter ce comportement, qu’il soit bon, mauvais ou indifférent. Une façon moins lourde de penser à ce sujet est de «tenir l’espace».

L’acceptation et la permission impliquent un certain degré de soutien passif, voire de sanction, du comportement. C’est là que la pente peut devenir un peu glissante. Par exemple, dans le cas de l’anxiété ou de la dépression, accepter et autoriser peut faire passer subtilement l’avantage d’un soutien passif sain à un comportement toxique plus familier que nous rencontrons habituellement. Par conséquent, notre espace d’attente pour un comportement peut en fait contribuer au tissu global du dysfonctionnement d’une personne.

Une personne souffrant d’anxiété débilitante, par exemple, peut être paralysée dans un état d’inaction et incapable de participer aux activités courantes de la vie quotidienne, comme conduire, faire l’épicerie ou faire le ménage. La réponse humaine normale semble ici aider, voire même prendre en charge, ces tâches pour la personne. À première vue, cela ressemble à une simple et raisonnable gardiennage, mais, à y regarder de plus près, cela fait peut-être plus mal que d’aider.

Permettre un comportement au service de la garde, quand il ne supporte pas réellement la progression de l’individu hors du labyrinthe de sa maladie mentale, peut être tout aussi affaiblissant que la maladie mentale elle-même. Plutôt que de soutenir véritablement l’individu, ce type d’habilitation peut en fin de compte être handicapant, maintenir la personne coincée dans son dysfonctionnement et, dans certains cas, même l’enfoncer davantage.

Lorsque nous voyons quelqu’un qui souffre, notre tendance naturelle est d’aider. La question que nous devons nous poser est la suivante: «À qui cela sert-il?» Est-ce que nous aidons réellement ou est-ce que nous volons potentiellement à quelqu’un le pouvoir personnel et l’autonomie qui, en fin de compte, sont le moteur de sa guérison? En fin de compte, la réponse à cette question réside dans la reconnaissance de nos propres limites et de notre capacité à les exercer. Notre capacité à réitérer notre intention afin que notre espace d’attente ne tourne pas au virage toxique est essentielle pour véritablement apporter aide et soutien.

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